Le 2e Forum international sur les statistiques des migration (IFMS), organisé par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’Organisation de Coopération et du Développement Economique (OCDE) et le Département des Affaires Economiques et Sociales (ONU DAES), s’est tenu du 20 au 21 janvier au Caire. Le forum a pour principal objectif de renforcer la coopération internationale sur la collecte des données sur les migrations.
Organisée pour la première fois dans la région arabe et en Afrique, la première édition de ce forum s’était tenue en janvier 2018 en France. « Sa tenue en Egypte vient en reconnaissance des efforts égyptiens dans les domaines de la lutte contre la migration illégale et de l’accueil des réfugiés », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Un rôle salué par le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, lors de son discours devant le forum. Il a affirmé que le nombre de migrants clandestins qui ont tenté de quitter l’Egypte pour gagner l’Europe au cours des derniers mois a été presque nul grâce aux mesures prises par le gouvernement égyptien.
Cette plateforme internationale a vu la participation de 90 pays et 700 représentants des gouvernements, des organisations internationales, des universités et des instituts de recherche, ainsi que du secteur privé et de la société civile. Les statisticiens ont examiné, durant les trois jours de conférence, les innovations en matière de collecte des données et les capacités des pays en développement à améliorer les statistiques sur les migrations.
Booster la coopération internationale
L’ambassadeur Hamdi Loza, vice-ministre des Affaires étrangères, a affirmé qu’une base de données fiable sur le nombre de migrants aide les gouvernements à agir sur ce dossier. « L’existence de données fiables est la garantie d’une coopération internationale appropriée dans la gestion du problème migratoire. Elle permet aussi d’inclure les migrants aux plans de développement et de soutenir les efforts de la communauté internationale pour s’attaquer aux facteurs qui favorisent ce phénomène, comme les conflits, les crises sociales et les changements environnementaux », a affirmé Loza. « Les données sur les migrations font partie intégrante des données sur les ressources humaines et de celles sur la main-d’oeuvre. Elles servent à avoir une idée claire sur les groupes transfrontaliers », a déclaré le général Khaïrat Barakat, chef de l’Agence centrale pour la mobilisation et les statistiques.
Un avis partagé par le directeur de l’OIM, Antonio Vitorino, qui a affirmé que l’organisation « envisageait de se doter d’une base de données internationale sur les migrants ». Et d’ajouter : « Les données migratoires figurent en tête de mes priorités à l’OIM et je me suis engagé à renforcer le rôle de l’organisation dans ce domaine au cours des prochaines années ». « En tant qu’experts et décideurs, nous avons la responsabilité collective de veiller à ce que des données fiables et des preuves solides soient non seulement collectées mais aussi utilisées de manière appropriée et intelligente pour orienter les politiques et lutter contre une désinformation souvent omniprésente », a estimé Vitorino.
Selon Achraf Milad, expert en matière de migration illégale, la question des migrations est devenue une des priorités des pouvoirs publics, car « les données existantes ne sont toujours pas suffisamment exploitées, d’où l’importance de ce forum », conclut Milad.
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