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Hatem Saber : Le nombre de décès dus au terro­risme en Egypte a chuté de 90 %

Propos recueillis par May Al-Maghrabi, Lundi, 06 janvier 2020

Le colonel Hatem Saber, expert en matière de lutte antiterroriste et professeur à l’Académie militaire Nasser, explique pourquoi l’Egypte a été retirée de la liste des dix pays les plus touchés par

le terrorisme.

Hatem Saber

Al-Ahram Hebdo : Selon l’indice mon­dial du terrorisme pour l’année 2019, l’Egypte ne figure plus sur la liste des dix pays les plus tou­chés par le terro­risme. Qu’est-ce que cela signifie ?

— Cela veut dire que l’Egypte avance dans sa guerre contre le terrorisme qui perd effectivement du terrain et de l’ampleur. Selon le rapport dressé chaque année par l’Institute for Economics and Peace, le nombre de décès dus au terrorisme en Egypte a chuté de 90 %, au cours des quatre dernières années. Ceci grâce aux efforts que mène l’Etat en matière de lutte antiterroriste et qui ont eu des résultats concrets sur le terrain, comme la régression du nombre des attaques notamment au nord du Sinaï. On a donc aujourd’hui moins de vic­times et des groupes terroristes fragilisés et fragmentés à tous les niveaux. Comme en témoignent ces chiffres: il y a eu 309 attaques terroristes en 2000 contre 8 en 2019.

— Cela veut donc dire que l’opération militaire globale Sinaï 2018 en cours a réussi à atteindre une grande partie de ses objectifs ?

— Oui, cette opération militaire globale a réussi à atteindre 95% de ses objectifs, à avor­ter les plans des groupes terroristes qui vou­laient transformer la péninsule du Sinaï en un sanctuaire extrémiste. L’opération est parvenue à démanteler les structures de ces groupes, à assécher leurs ressources en armes et en élé­ments, à couper tous les moyens de communi­cation et à renforcer le contrôle des zones stratégiques frontalières. La destruction des tunnels reliant le Sinaï à la bande de Gaza, la construction de la zone tampon à Rafah et la saisie d’énormes quantités d’armes dans le Sinaï ont été des mesures stratégiques qui ont permis de resserrer l’étau autour des groupes terroristes, notamment au nord du Sinaï. A cela s’ajoutent les efforts de la police, hors de cette zone, qui ont permis d’avorter des dizaines d’attaques. Par ailleurs, la tâche ardue de sécu­riser les frontières ouest avec la Libye, qui s’étendent sur 1200km dans le désert, a été accomplie avec succès.

— A quoi est due, selon vous, la réussite de Sinaï 2018, la plus importante opération antiterroriste qu’a connue l’Egypte? Et quand peut-on parler de la fin du terro­risme ?

— Aucun pays au monde ne peut éliminer la menace terroriste à 100%. Concernant la réus­site de Sinaï 2018, elle revient notamment à son caractère global. Cette opération a pris en considération tous les facteurs idéologiques, sociaux et économiques alimentant le terro­risme. Les mesures de sécurité sont allées de pair avec des plans de développement du pays, permettant aussi de ralentir la progression ter­roriste. A titre d’exemple, je trouve que l’ou­verture en 2019 des tunnels de Suez reliant le Sinaï aux autres gouvernorats est importante pour les opérations militaires en cours, dans la mesure où cela évite que la péninsule reste une zone isolée, propice à l’installation des groupes terroristes l

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