« Les questions d’ordre public et la sécurité nationale ». Tel était le thème d’un colloque organisé, samedi 7 décembre, à Al-Ahram et auquel ont participé les ministres des Waqfs et de la Production militaire ainsi que des intellectuels, des chercheurs, des journalistes et des représentants des institutions religieuses et des services de sécurité. Les travaux du colloque étaient dirigés par Mohamad Mokhtar Gomaa, ministre des Waqfs, Karam Gabr, président de l’Autorité nationale de la presse, et Abdelmohsen Salama, président du conseil d’administration d’Al-Ahram.
L’événement fait partie d’une série de séminaires tenus en préparation de la Conférence sur les questions d’ordre public, prévue en janvier 2020 à la recommandation du président Abdel-Fattah Al-Sissi, recommandation exprimée lors de la célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamad.
Lors du colloque du 7 décembre, les participants ont discuté des dangers liés aux rumeurs propagées par les groupes extrémistes ainsi que de ce qui peut arriver lorsque des thèmes relatifs aux questions d’ordre public sont traités sans que l’on dispose des connaissances nécessaires. Ils ont par ailleurs souligné l’importance de la coordination entre les ministères, les médias et les institutions religieuses, éducatives et de jeunesse en matière de sensibilisation aux questions d’ordre public. Comme l’a expliqué le député Choukri Al-Guindi, membre de la commission religieuse au parlement : « On entend par affaires d’ordre public tout ce qui est lié à la vie des citoyens, qu’il s’agisse de la sécurité nationale ou des affaires politiques, sociales, culturelles, religieuses ou autres ».
Le colloque avait pour principal objectif de redéfinir le concept de la sécurité nationale. « Les changements qu’a connus l’Egypte nécessitent de revoir la définition de la sécurité nationale, qui doit aujourd’hui inclure, outre les questions de sécurité, les affaires sociales, religieuses et culturelles », a expliqué le rédacteur en chef d’Al-Ahram, Alaa Sabet. Cette redéfinition « étendue », comme l’a expliqué Karam Gabr, s’impose suite aux menaces qui se sont multipliées et « n’ont pas seulement fait émerger cette nouvelle définition de la sécurité nationale, mais ont aussi, en parallèle, multiplié les défis auxquels l’Egypte doit faire face pour conserver cette sécurité ». Et d’ajouter : « Autrefois, la sécurité nationale arabe n’était menacée que par Israël, c’était l’ennemi clair et apparent. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Il existe de nombreuses menaces internes, à savoir les groupes islamistes radicaux, qui ont des concepts et des idéologies qui visent à saboter leur pays et à nuire à leur sécurité nationale. Ceux-ci sont une arme facile dans les mains de nos ennemis ».
Sensibilisation contre les idées extrémistes
De son côté, Mokhtar Gomaa a souligné le lien entre le renouvellement du discours religieux et la sécurité nationale. « Les groupes extrémistes manipulent l'opinion publique portant atteinte à la sécurité du pays », a-t-il souligné.
Dans son discours, le ministre d’Etat pour la Production militaire, Mohamad Al-Assar, a pointé du doigt les défis externes qui se multiplient eux aussi et affectent également la sécurité nationale. « Un grand nombre de pays autour de nous s’effondrent et souffrent d’instabilité, ce qui menace la sécurité nationale égyptienne. D’où la nécessité de sensibiliser les jeunes contre toutes les idées extrémistes qui sont diffusées, surtout sur les réseaux sociaux ».
Abdelmohsen Salama a, quant à lui, souligné que l’Egypte était dans une phase de reconstruction de l’Etat, ce qui nécessite selon lui une véritable révolution intellectuelle. « Il sera difficile de réaliser des progrès en termes de reconstruction de l’Etat », a-t-il estimé.
Concernant l’importance de la participation des institutions religieuses à ces débats, Choukri Al-Guindi a expliqué qu’elle représentait un pas important sur la voie du renouvellement du discours religieux : « Il s’agit de contrer les idées extrémistes et erronées dans toutes les questions d’ordre public à travers une compréhension correcte de la religion ».
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