Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a assisté dimanche au 31e séminaire culturel des forces armées tenu sous le thème « Octobre, la volonté et les défis ». Le séminaire a coïncidé avec le 46e anniversaire de la victoire d’Octobre 1973. Le premier ministre, Moustapha Madbouli, le ministre de la Défense, Mohamad Zaki, ainsi qu’un certain nombre de hauts commandants de l’armée et des personnalités publiques y ont assisté.

A cette occasion, le président Sissi a honoré le maréchal Mohamad Hussein Tantawi, ancien ministre de la Défense et un des héros de la guerre d’Octobre, le qualifiant d’« homme glorieux qui a conduit le pays à un moment difficile », a-t-il dit en référence à la présidence par le maréchal Tantawi du Conseil militaire, qui a dirigé le pays après la chute du régime de l’ancien président Hosni Moubarak en février 2011. D’ailleurs, le général Abed Rab Al-Nabi, ancien chef d’état-major et commandant de la brigade 16 d’infanterie, lors de la Guerre de 1973, a été décoré pour ses contributions héroïques. S’adressant au public, il a déclaré que la 16e brigade d’infanterie a pris part à des dizaines de batailles pendant la guerre d’usure et la guerre d’Octobre. Le soldat Ahmad Fawzi, qui avait perdu un pied lors d’une opération militaire antiterroriste à Rafah en 2015, a également été honoré. Par ailleurs, le chef d’Etat a honoré les héros du film Al-Mammar (le passage) qui évoque la période post-1967, incarnant la détermination et le patriotisme des forces armées. « Un film qui a fait vivre aux jeunes d’aujourd’hui les moments de la guerre d’usure, et qui a constitué un message sur le patriotisme et l’unité des rangs », a loué le président. La cérémonie a vu la projection d’un documentaire sur les défis auxquels l’Egypte était confrontée à l’époque, mais aussi aujourd’hui. « Le peuple n’a jamais perdu confiance en ses forces armées même après la défaite de 1967 », a affirmé le président Sissi, soulignant la solidité des relations entre le peuple et l’armée, et fustigeant les récentes tentatives de défigurer l’armée, « de minimiser son poids en remettant en cause sa loyauté ».

Le président a souligné que la sécurité de l’Egypte relève de la force de son armée et de l’unité de son peuple. « Préserver la souveraineté du pays et l’intégrité de son territoire grâce à une armée puissante est le but de la modernisation de l’armement », a indiqué le président. Et d’ajouter : « Depuis mon accession au pouvoir, j’oeuvre en vue de développer les capacités des forces armées. Un pays qui n’a pas d’armée forte n’a pas de sécurité. Il faut savoir que l’Egypte est un pays axial dans la région, et sans elle, il n’y aura pas de stabilité régionale », a indiqué le président, affirmant que l’Egypte est en mesure d’affronter tous les dangers qui menacent sa sécurité. Il a de même noté que l’Egypte n’avait jamais été un pays agresseur et ne s’ingère pas dans les affaires internes des autres pays.

La guerre d’usure dans le Sinaï

Le président a affirmé que l’armée est aujourd’hui engagée dans une guerre d’usure. « Nous sommes engagés dans une guerre d’usure contre le terrorisme depuis six ans au Nord-Sinaï. C’est une guerre féroce que nous menons avec bravoure et détermination alors que nous menons en parallèle une autre guerre pour le développement dans le reste du pays », a déclaré le président Sissi, estimant que ce que les forces armées ont présenté au cours des dix dernières années, notamment dans le domaine du développement, est un « record ». Concernant les derniers développements de l’opération militaire globale antiterroriste Sinaï 2018, le président Sissi a rassuré que la situation sécuritaire s’était beaucoup améliorée, notamment dans le Nord-Sinaï depuis le lancement de l’opération qui a permis de purger la région. « Mais éradiquer le terrorisme à 100 % de la péninsule nécessite plus d’efforts et une plus grande coopération des Sinawis », a ajouté le président qui a nié que l’Etat ait délogé de force les habitants du Sinaï. « Il s’agissait des maisons et des fermes adjacentes à la ligne frontalière avec la bande de Gaza où se trouvaient des milliers de tunnels. On ne voulait donc pas évacuer la région, mais cela relevait de la sécurité de 100 millions d’Egyptiens. Mais on n’a pas délogé de force les habitants, on leur a payé des milliards de L.E. pour acheter leurs maisons », a indiqué le président. Et d’expliquer que l’Etat oeuvre à développer la péninsule et à y établir de nouvelles agglomérations urbaines pour les bédouins. « Les avions militaires atterriront prochainement au Sinaï et à Al-Arich », s’est engagé le président en promettant d’y rétablir la sécurité.

Maintenir la confiance

Le général Hicham Halabi, conseiller militaire à l’Académie militaire Nasser, explique que le but des colloques culturels qu’organise l’armée est d’informer régulièrement l’opinion publique du rôle et des efforts déployés par les forces armées. Selon lui, les messages politiques, sécuritaires et aussi humains envoyés par le président Sissi lors de ce séminaire sont extrêmement importants. « Dans son discours, le président a tenu surtout à mettre en évidence le danger que représentent les tentatives de semer la zizanie entre le peuple et ses forces armées, notamment en ce moment où le pays est confronté à maints défis dont le terrorisme. Et c’est pourquoi il a mis l’accent sur la confiance historique qui caractérise les relations entre le peuple et les forces armées qui sont le pilier de la stabilité et du développement du pays », conclut Halabi.