« 16 400 citoyens ont bénéficié des activités du programme de lutte contre les migrations clandestines », révèle le rapport annuel du gouvernement qui devra être présenté au parlement. Le rapport passe en revue les efforts de l’Egypte en matière de lutte contre les migrations illégales sur la période courant de juillet 2018 à juin 2019. Il souligne la baisse notable des migrations illégales et du trafic d’êtres humains. Une réussite due, selon le rapport, à la stratégie adoptée portant sur la formation, la sensibilisation des jeunes et la création d’offres d’emplois. Une stratégie dont le but est de permettre à ces citoyens égyptiens de ne pas quitter le pays illégalement.
Au cours de la période recensée, 17 programmes de formation qu’ont organisés 397 entraîneurs spécialisés dans le domaine de la sensibilisation contre les migrations clandestines ont eu lieu dans plusieurs gouvernorats, alors que 115 programmes de sensibilisation ont touché 3 896 familles des gouvernorats de Haute-Egypte.
Par ailleurs, le rapport met en relief l’importance de la participation active de l’Egypte à la Conférence internationale du « Pacte mondial de l’Onu sur les migrations », qui s’est tenue en Egypte en février 2018 et qui s’est soldée par l’adoption d’un premier pacte international sur la lutte contre ce phénomène inquiétant l’Afrique comme l’Europe.
L’ambassadrice Naëla Gabr, présidente du Comité national interministériel de coordination de la lutte contre les migrations illégales, explique que la stratégie nationale 2016-2026 est en mesure de s’attaquer à ce phénomène. « Depuis 2016, aucun cas de migration clandestine sortant des frontières égyptiennes n’a été enregistré », selon Naëla Gabr.
Décryptant cette stratégie, Maha Arafat, membre de ce comité, estime que les avancées en matière de lutte contre les migrations clandestines sont dues à cette stratégie qui inclut les volets législatifs, économiques et sociaux. « Les peines condamnant ce crime sont devenues dissuasives alors que des mesures sécuritaires renforcées ont permis de contrôler les frontières. En parallèle, des campagnes de sensibilisation ont été partout menées auprès des jeunes pour leur faire connaître les dangers que représentent les migrations clandestines. De plus, des stages de formation ont été organisés pour la police, les avocats et les juges sur les moyens de s’attaquer à ce phénomène », indique Maha Arafat.
Créer plus d’emplois
L’avocat Achraf Milad, spécialiste des affaires de migration, estime que, pour empêcher le départ des jeunes, des alternatives doivent leur être proposées. Il indique qu’il existe deux types de migrations économiques, qui consistent soit à la fuite des jeunes en quête de meilleures chances de travail ou liées au contexte politique de leur pays d’origine. « En Egypte, les migrations illégales sont d’ordre économique. C’est pourquoi le gouvernement a lancé des projets de développement pour créer des offres d’emploi pour les jeunes. En outre, la création de la nouvelle ville de Damiette et le projet de pisciculture, d’Al-Ghalioun dans le gouvernorat de Kafr Al-Cheikh, ont offert des milliers de chances d’emplois. Si les jeunes trouvent du travail convenable dans leur pays, ils ne risqueront pas leur vie en migrant illégalement », explique Milad.
La coopération égypto-européenne représente également un facteur important dans la réussite du plan gouvernemental, comme l’affirme Ghada Helmi, spécialiste dans le domaine de la lutte contre les migrations clandestines. « Le concept de cette coopération consiste non seulement à empêcher le départ des bateaux des frontières égyptiennes, mais aussi à travers l’investissement dans des pays en développement, dont l’Egypte, et qui aiderait à s’attaquer aux facteurs favorisant les migrations illégales, comme le chômage et la pauvreté », indique Helmi. L’Egypte coopère aussi avec les pays africains qui représentent l’une des plus grandes sources de migrations illégales qui font de l’Egypte un pays de transit vers l’Europe.
« Présidente de l’Union africaine, l’Egypte exhorte l’Europe d’investir en Afrique, afin de créer des opportunités de travail pour les jeunes africains et oeuvrer aussi à transmettre sa stratégie de réussite à l’Afrique », note Arafat.
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