Booster la coopération bilatérale aux niveaux économique, politique et sécuritaire et promouvoir une action arabe commune destinée à relever les défis régionaux, tels sont les principaux dossiers qu’ont abordés le président Abdel-Fattah Al-Sissi et l’émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Jaber Al-Sabah, à l’occasion de la visite de Sissi au Koweït, la troisième depuis son accession au pouvoir en 2014. Dans le cadre de cette visite de deux jours (samedi 31 août et dimanche 1er septembre), outre ses entretiens avec cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Jaber Al-Sabah, le président Sissi a rencontré un certain nombre de hauts responsables koweïtiens dont le ministre des Affaires étrangères, celui de l’Intérieur ainsi que le président du parlement koweïtien. Des rencontres et des entretiens tous axés sur les relations bilatérales, les derniers développements des crises régionales et les moyens de relever les défis qui pèsent sur l’avenir de la région. Des dossiers qui n’ont pas manqué au sommet, tenu dimanche 1er septembre, au palais d’Al-Bayan, entre le président Sissi et l’émir du Koweït, en présence des délégations des deux pays.

Les deux leaders ont passé en revue les dossiers régionaux enflammés. A cet égard, ils ont convenu de la nécessité d’oeuvrer à y trouver des solutions politiques répondant aux aspirations des peuples arabes à vivre en paix et en sécurité. Pour y parvenir, ils ont jugé nécessaire de promouvoir « une action arabe commune à tous les niveaux ». Le président Sissi a notamment loué les efforts koweïtiens destinés à trouver une solution politique à la crise au Yémen de façon à mettre un terme à la souffrance qu’endure le peuple yéménite. Le président Sissi a de même confirmé à l’émir du Koweït que « la sécurité du Koweït et des pays du Golfe faisait partie intégrante de la sécurité nationale égyptienne et que l’Egypte souhaitait continuer à activer les cadres de coopération existants entre les deux pays à différents niveaux ». Il a aussi exprimé son appréciation aux positions officielles et populaires du Koweït en faveur de la volonté du peuple égyptien et de ses efforts de développement, notamment depuis la Révolution de 2013.

De son côté, l'émir du Koweït a affirmé à son hôte que l’Egypte jouissait d’une place privilégiée parmi les Koweïtiens et que les relations égypto-koweïtiennes sont des « relations historiques, fraternelles et distinguées », comme a rapporté Bassem Radi, porte-parole de la présidence. L’émir du Koweït a surtout salué le rôle axial de l’Egypte dans le « soutien de la sécurité et la stabilité des pays arabes et ses efforts visant à promouvoir l’action arabe commune ».

Nouvelles opportunités d’investissements

C’est dans ce contexte que lors de ce sommet, les deux parties ont exprimé leur volonté de stimuler la coopération bilatérale dans tous les domaines et de les hisser à des niveaux plus élevés servant les intérêts des deux pays. Ils ont notamment discuté des nouvelles opportunités d’investissement qu’offre l’Egypte. « Et ceci, à la lumière des résultats positifs du programme de réforme économique qui a permis à l’Egypte de mettre en place d’importantes réformes en matière d’infrastructure et d’amélioration du climat d’investissements », comme a indiqué Bassem Radi. Il a ajouté que l'émir du Koweït avait souligné « l’aspiration de son pays à renforcer ses relations avec l’Egypte dans divers domaines, notamment au niveau économique et du développement ».

Au niveau de la coopération sécuritaire, les deux parties ont passé en revue les efforts de lutte contre le terrorisme, et elles ont convenu d’intensifier la coopération en matière de sécurité entre les deux pays et de poursuivre leur coopération pour faire face aux groupes terroristes visant la stabilité des pays. Un dossier sur lequel que les deux pays partagent la même vision.

Selon le politologue Hassan Salama, la visite du président Sissi au Koweït revêt une grande importance, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte de tension dans la région arabe et celle du Golfe. « Les négociations entre le président Sissi et l’émir du Koweït ont marqué une concorde sur la plupart des dossiers abordés. C’est dans ce contexte que la coordination entre l’Egypte, en tant que pays axial à la région, et le Koweït, un pays de poids au sein du Conseil de coopération du Golfe qui joue la carte de la diplomatie non-alignée, est importante, notamment en ce moment où les menaces d’instabilité pèsent sur la région arabe et celle du Golfe », indique Salama. Il explique que les développements de la crise au Yémen, le spectre du retour de Daech en Iraq et en Syrie ainsi que la situation devenue alarmante dans le Golfe sont autant de défis que l’Egypte et le Koweït sont en mesure de contenir via l’intensification du dialogue politique et le rapprochement interarabe.

Au niveau de la coopération bilatérale, notamment dans le domaine économique, Khaled Qandil, président de la commission économique au parti libéral du néo-Wafd, affirme que la visite a été l’occasion de « définir les mécanismes visant à augmenter les investissements koweïtiens en Egypte (15 milliards de dollars), alors que le taux d’échanges commerciaux entre les deux pays est estimé à 3 milliards de dollars. Le Koweït est le troisième partenaire commercial de l’Egypte après les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, avec des investissements dans divers domaines », précise Qandil, comme le tourisme, l’industrie, la finance, l’immobilier, les télécommunications, les technologies de l’information et l’agriculture.