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Egypte et OIT, 60 ans de partenariat

May Al-Maghrabi, Mardi, 16 avril 2019

L’Egypte a célébré, le 11 avril, le centenaire de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et ses 60 ans de coopération avec cette dernière. L'occasion de refaire le point sur les avancées réalisées par l'Egypte en matière de politiques sociales et ouvrières.

Le premier ministre, Moustapha Madbouli, a assisté à la célébration des 100 ans de l
Le premier ministre, Moustapha Madbouli, a assisté à la célébration des 100 ans de l'OIT.

A l'ombre des pyramides de Guiza, une fête a été organisée, jeudi 11 avril, pour célébrer les 100 ans de la fondation de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et les 60 ans de l’établissement de son bureau au Caire. A cette occasion, 100 arbres offerts par l’OIT à l’Egypte ont été plantés au Grand Musée égyptien.

La célébration s’est déroulée dans le cadre d’une diffusion mondiale en direct sur Internet, à laquelle ont participé 24 bureaux de l’OIT à raison d’une heure de diffusion chacun. La contribution de l’Egypte incluait un spectacle artistique, la projection d’un film avec comme thème « L’Egypte célèbre le centenaire de l’OIT », ainsi qu’un séminaire intitulé « L’OIT, 60 ans de travail en Egypte ». Le premier ministre, Moustapha Madbouli, le ministre de la Main-d’oeuvre, Mohamad Saafan, ainsi que le directeur du bureau de l’OIT au Caire, Eric OEchslin, y ont assisté. Selon le ministre de la Main-d’oeuvre, le choix de l’Egypte parmi 187 Etats membres de l’OIT pour la célébration de cet événement est dû « aux avancées qu’elle a réalisées en matière de renforcement des droits des ouvriers et des libertés syndicales, et ce, en coopération avec l’OIT ». Saafan a ajouté que les législations sur le travail avaient contribué, au cours des dernières années, à établir une plus grande justice sociale et à diminuer le taux de chômage.

Fondée en 1919 à la suite de la Première Guerre mondiale, l’OIT, basée à Genève, oeuvre principalement à « faire avancer la justice sociale et à promouvoir le travail décent ». Elle devint la première agence spécialisée des Nations-Unies en 1946, réunissant des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 Etats membres. « Le partenariat fort établi entre l’Egypte et l’OIT a contribué à promouvoir les objectifs de l’organisation au niveau de l’amélioration du cadre législatif régissant les rapports de travail ainsi qu’à offrir des conditions de travail décentes, ce qui est essentiel pour parvenir au développement durable et à la justice sociale comme clé du développement durable. D’ailleurs, l’Egypte est désormais devenue un partenaire-clé de l’OIT pour la réalisation de cette justice sociale en Afrique, à la lumière de sa présidence de l’Union Africaine (UA) », a affirmé Eric OEchslin, directeur du bureau de l’OIT au Caire. Selon lui, les défis du présent nécessitent de renforcer cette coopération positive avec l’Egypte comme avec les pays du monde, pour « promouvoir les droits au travail, encourager la création d’emplois décents et développer la protection sociale ».

Des conditions de travail décentes

De son côté, le premier ministre, Moustapha Madbouli, a prononcé un discours au nom du président Abdel-Fattah Al-Sissi, mettant l’accent sur le rôle des travailleurs en tant que pilier du développement des sociétés ainsi que sur le respect de l’Egypte des normes internationales relatives au travail. « C’est par les mains des ouvriers de l’Egypte que des méga-projets sont exécutés et d’importantes infrastructures installées », a indiqué Madbouli. Il a ajouté qu’en signe de reconnaissance pour leur rôle important, l’Egypte avait pris plusieurs mesures en vue de leur procurer une ombrelle de protection syndicale et sociale préservant leurs droits. « La promulgation de la loi sur les syndicats ouvriers en 2017, qui autorise le pluralisme syndical et a permis la tenue, en 2018, des premières élections ouvrières en vertu de cette loi, est une mesure positive qui réaffirme le respect de l’Egypte pour les normes internationales sur le travail fixées par l’OIT ainsi que pour les conventions internationales qu’elle a ratifiées », a affirmé Madbouli au nom du président.

Il a en outre souligné l’importance des programmes de protection sociale complémentaires mis en place au cours des deux dernières années à l’intention des ouvriers et des classes défavorisées. Selon Wafaa Ossama, responsable des activités ouvrières au bureau de l’OIT au Caire, la stratégie de l’Egypte pour 2030, qui place au centre de ses objectifs la justice sociale, l’enseignement et la création d’emplois, va de pair avec la stratégie de l’OIT visant à offrir des conditions de travail décentes. « Accroître les possibilités d’obtenir un emploi décent et étendre le bénéfice et l’efficacité de la protection sociale pour tous, voilà ce qui est en tête des priorités du programme de l’OIT sur l’avenir du travail. L’Egypte met en place des programmes et des législations servant cet objectif », indique-t-elle.

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