Des Druzes manifestant contre la décision américaine. (Photo : Reuters)
L’Egyptea réaffirmé, vendredi, par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, sa position ferme sur le statut du plateau du Golan, considéré comme « un territoire arabe occupé ». Et ceci en réplique à un tweet du président Trump, publié jeudi, selon lequel il a jugé « qu’il était temps pour les Etats-Unis de reconnaître entièrement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui est d’une importance stratégique et sécuritaire fondamentale pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale ».
De faux arguments, selon Le Caire, qui réaffirment que « du point de vue des résolutions internationales légitimes, la souveraineté légale et administrative d’Israël sur le plateau du Golan syrien occupé est une décision invalide et illégitime ». Le communiqué du ministère des Affaires étrangères se réfère à la résolution 497 du Conseil de sécurité de l’Onu, datant de 1981, qui rejette l’annexion de ce territoire par Israël. « L’Egypte rappelle l’importance pour tout un chacun de respecter les résolutions internationales légitimes et la Charte des Nations-Unies selon lesquelles il est inacceptable d’acquérir des terres par la force », met en exergue le communiqué. D’ailleurs, jeudi, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul-Gheit, a jugé « illégale et hors de propos » la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan par le président américain, Donald Trump, notant que « la manoeuvre des Etats-Unis aurait des répercussions dangereuses sur le conflit israélo-arabe », a ajouté Aboul-Gheit.
Un litige datant de 1967
Le litige autour du plateau du Golan remonte à 1967, lorsqu’Israël a conquis une grande partie de ce territoire, lors de la guerre des Six jours, avant de l’annexer en 1981. Une manoeuvre qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. S’appuyant donc sur les principes de la légitimité internationale, le parlement, les forces politiques et les institutions religieuses d’Egypte ont dénoncé une violation flagrante du droit international et un empiétement américano-israélien injustifié sur ces territoires syriens. Le président du parlement, Ali Abdel-Aal, a salué lors d’une séance générale, samedi, « la position officielle de l’Egypte soutenant les droits syriens sur le Golan et a appelé les pays arabes à l’unité pour faire face aux dangers que représente la décision de l’annexion du Golan », tout en demandant à la communauté internationale, organisations, Etats et peuples, d’agir immédiatement pour s’attaquer à cette décision « biaisée de Trump ».
De son côté, le grand imam d’Al-Azhar, cheikh Ahmad Al-Tayeb, a dénoncé une décision visant à légitimer la politique colonialiste et expansionniste israélo-américaine. « La décision américaine ne revêt aucune légitimité internationale et ignore les droits des peuples arabes ainsi que leurs sentiments », a déclaré Al-Tayeb, dénonçant une usurpation flagrante des droits de la Syrie sur ces territoires.
Les partis politiques n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur le soutien américain aveugle envers l’entité sioniste. « Trump ferme les yeux sur les conventions internationales comme il l’avait fait en 2017 en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël. Des violations flagrantes du droit international et de la souveraineté des pays arabes sur leur territoire, qui font perdre de plus en plus à l’Administration américaine sa crédibilité auprès de la communauté internationale », s’insurge Sayed Abdel-Aal, président du parti de gauche du Rassemblement, rappelant que le droit international « interdit d’accroître son territoire par la guerre ». Rejet partagé par Sayed Abdel-Ghani, président du Parti nassériste arabe démocrate, qui juge la décision de Trump comme « nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité. L’armée syrienne est apte à défendre ses territoires », a-t-il affirmé, notant que la manoeuvre des Etats-Unis aurait des répercussions dangereuses sur le conflit israélo-arabe. Des réactions formulées au niveau officiel et populaire qui viennent confirmer la position constante de l’Egypte soutenant la souveraineté des pays arabes sur leurs territoires.
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