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Un pas supplémentaire pour plus de justice sociale

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 15 janvier 2019

« Une vie digne ». Tel est le nom de l’initiative nationale lancée par le président Abdel-Fattah Al-Sissi, afin d’améliorer les condi­tions de vie des classes les plus pauvres. Une initiative qui implique le gouvernement, la société civile et les hommes d’affaires.

L’année 2019 s’annonce promet­teuse pour les classes sociales les plus démunies. Les efforts se conju­guent et les pas s’accélèrent pour mettre en oeuvre l’initiative lancée le 2 janvier par le président Abdel-Fattah Al-Sissi, visant à leur assurer une vie digne. En moins d’une semaine, 100 ONG, des partis politiques et des hommes d’affaires ont rejoint l’initia­tive avec des plans de travail couvrant maints domaines du développement des villages et des régions les plus défavorisés.

« Le citoyen a été le véritable héros qui a supporté avec courage les mesures difficiles ayant accompagné la réforme économique en cours. Aujourd’hui, j’appelle les institutions de l’Etat à coopérer avec la société civile pour mettre en place l’initiative d’une vie digne au niveau de tous les gouvernorats du pays au cours de l’année 2019 », a lancé le président Sissi. Une initiative qui vient surtout étendre la justice sociale, ce qui répond à une exigence constitution­nelle. Le lendemain de son lancement, la ministre de la Solidarité sociale, Ghada Wali, s’est réunie avec 15 ONG pour discuter des moyens de concrétiser « cette initiative qui s’ins­crit dans le cadre du développement durable et qui n’a aucun aspect cari­tatif », comme l’a expliqué la ministre. La participation de la société civile et des hommes d’affaires est donc un devoir national. La réunion s’est sol­dée par l’élaboration des priorités du plan du travail en ce qui concerne les villages les plus pauvres, le genre de services à offrir et les instances qui devraient l’assumer.

Efforts conjugués

Ainsi, à peine lancée, l’initiative a eu un grand écho auprès des ONG, des forces politiques et des instances de l’Etat. Outre les 15 ONG qui y contribueront, d’autres ministères ont annoncé leur participation à l’initia­tive. Le ministère de l’Intérieur a proposé notamment de fournir des produits alimentaires à prix réduit, des couvertures gratuites, l’envoi de convois médicaux aux villages défa­vorisés ainsi que l’octroi d’aides aux familles des prisonniers et aux ex-pri­sonniers. Quant au ministère du Logement, il a annoncé la mise en oeuvre immédiate d’un plan d’installa­tion de réseaux de drainage sanitaire et d’eau potable dans les villages dépourvus de tels services. Du côté des hommes d’affaires, Ahmad Al-Wakil, président de l’Union géné­rale des chambres de commerce, a déclaré que les commerçants, les industriels et les investisseurs (4,3 millions d’entreprises) sont prêts à participer à cette initiative. Le plan de l’union porte sur trois axes: des offres de travail aux jeunes, une augmenta­tion des salaires les plus bas, la mise en place de conseils économiques et sociaux au sein des Chambres de commerce pour organiser la participa­tion de l’union aux initiatives du développement avec les ONG et les instances étatiques.

Plan d’action

La mise en oeuvre de la première phase de l’initiative a d’ores et déjà commencé. Il s’agit d’abord d’amé­liorer les conditions de vie basiques : construire des plafonds dans les mai­sons les plus délabrées, entamer des travaux de drainage sanitaire, faciliter l’accès à l’eau potable, aux soins médicaux et aux prothèses médicales, créer des emplois destinés aux jeunes par le biais de petits et moyens pro­jets, participer au financement du mariage des orphelines, etc. La ministre de la Solidarité sociale a annoncé que la première phase de cette initiative serait mise en place dans 100 villages répartis dans 12 gouvernorats, où le taux de pauvreté atteint 70%. 80% de ces villages se trouvent en Haute-Egypte. Le gouver­norat de Sohag se trouve en tête des régions les plus pauvres avec un grand nombre de villages privés des services de base. La première phase renferme­ra également des villages à Al-Wadi Al-Guédid, Marsa Matrouh et au Nord-Sinaï. Un budget de 2 milliards de L.E. a été consacré à l’exécution de cette phase. Les ONG participeront à hauteur de 20% de cette somme.

Selon Mamdouh Chaabane, prési­dent de l’ONG Al-Ormane et qui a participé à la réunion du ministère de la Solidarité, « le ministère a mis en place un plan de travail détaillé, qui consiste à commencer par offrir tous les services nécessaires aux villages les plus démunis. L’objectif est qu’à la fin de l’année 2019, il n’y ait plus de famille extrêmement démunie en Egypte ». Il explique que cette initia­tive répond à la stratégie de dévelop­pement 2017-2030 qui inclut parmi ses principaux objectifs la lutte contre la pauvreté, le droit au loge­ment, à l’éducation et à la santé. « Nous envisageons de travailler sur tous ces axes en parallèle. Lors de la rencontre avec la ministre de la Solidarité, il a été décidé que chaque ONG élabore un plan de travail sur l’axe auquel elle souhaite contri­buer. Cela permettra une meilleure coordination pour pouvoir offrir une multitude d’aides et de services cou­vrant les besoins des villages pauvres et défavorisés. Ces plans de travail seront présentés au ministère dans quelques jours afin de commencer le travail sur le terrain durant le mois en cours », détaille Chaabane.

Selon Ghada Wali, quelque 32 millions de citoyens ont présenté des demandes auprès du ministère pour recevoir des aides sociales. Or, savoir qui sont les prioritaires n’est pas une tâche facile. D’après la sociologue Iqbal Al-Samallouti, membre de l’Union générale des ONG, ceci ne sera pas fait fortuite­ment. « Nous allons nous baser sur les données des ministères de la Solidarité sociale et de l’Intérieur. Toutes les organisations qui tra­vailleront sur terrain seront appe­lées à élaborer des études dans les villages déterminés par le ministère.

Il s’agira de contacter les maires, les cheikhs des mosquées et les prêtres des églises, afin de collecter les informations nécessaires sur les conditions de vie des familles les plus pauvres. Chaque organisation aura en outre un délai fixe pour achever son travail, et présentera un rapport détaillé des travaux exécutés au ministère de la Solidarité sociale », dit-elle avant de conclure : « Toutes les organisations et les ins­titutions de l’Etat tiennent à faire réussir cette initiative afin de réali­ser une certaine justice sociale ».

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