Les travaux sont à pied d'oeuvre pour achever quatre tunnels qui devront être opérationnels en 2019.
Le plan de réaménagement de la péninsule du Sinaï connaîtra des développements importants en 2019. Sur le chantier du projet de construction des tunnels sous le Canal de Suez au nord d’Ismaïliya, les travaux sont à pied d’oeuvre pour achever quatre tunnels qui devront être opérationnels en 2019. C’est l’Autorité de génie des forces armées qui exécute ce projet portant sur la construction de quatre tunnels pour lier la péninsule du Sinaï au Delta du Nil. Le projet vise à développer le Sinaï et à faciliter le travail dans les secteurs du commerce, de la construction et de l’agriculture. La principale innovation de cette infrastructure est qu’elle va permettre aux usagers d’utiliser directement leurs véhicules pour passer dans le Sinaï sans être obligés d’emprunter le ferry ou le pont du Canal de Suez. Ils permettront aussi d’accélérer le temps de la traversée du canal qui était jusqu’ici de plusieurs heures. Il devrait être limité à 4 minutes quand l’ouvrage sera achevé. 40 000 véhicules pourront emprunter le tunnel quotidiennement qui mène au Sinaï et le tunnel qui mène du Sinaï à Ismaïliya. Les tunnels routiers seront à double tube de 3,8 km de long et 800 m de tranchée couverte. Le projet comprend également la réalisation de routes en surface pour raccorder les tunnels au réseau routier et aux futurs projets environnants. Le coût total du projet est de 37 milliards de L.E.
Premier pont flottant à Suez
D’ailleurs, le pont flottant du martyr Ahmad Al-Chabrawi, à Suez, a été expérimenté, jeudi 27 décembre et devrait être inauguré d’ici quelques semaines. D’une longueur de 227 m et d’une largeur de 15 m, il relie les gouvernorats du Sud et du Nord-Sinaï à la région de Oyoun Moussa au nord de Suez, ainsi que les deux rives du Canal de Suez. Les avantages de ce pont est qu’il donne accès à la fois au transport fluvial et routier. Composé de deux voies, le pont est doté d’un système automatique pour contrôler son ouverture et sa fermeture pour le passage des véhicules.
« Le plan de réaménagement du Sinaï est désormais en tête des priorités de l’Etat. D’où l’importance de lier la péninsule aux villes du Canal de Suez et du Delta », a déclaré Mohab Mamich, président de l’Organisme du Canal de Suez, lors du fonctionnement expérimental du pont flottant. Il a ajouté qu’il existe un plan pour la construction de 14 points de liaison entre le Sinaï et les autres gouvernorats dont des tunnels et des ponts. Certains ont déjà été achevés.
275 milliards de L.E. pour développer la péninsule
L’exécution en cours des tunnels de Suez et des infrastructures routières s’inscrit dans le cadre d’un vaste plan de réaménagement de la péninsule du Sinaï lancé par le président Abdel-Fattah Al-Sissi en décembre 2017 et pour lequel le gouvernement a débloqué en 2018 un fonds de 275 milliards de L.E.
Outre les tunnels, ce grand projet, qui sera exécuté d’ici 2022, prévoit la création de nouvelles agglomérations urbaines, 15 usines de marbre, 2 lignes de production de ciment, 2 stations d’assainissement à des fins agricoles d’une capacité de production d’un million de litres d’eau chacune, des étangs d’élevage de poissons, des écoles et des hôpitaux. Des projets qui débuteront en 2019 avec la participation des hommes d’affaires. Le premier ministre, Moustapha Madbouli, a annoncé cette semaine, qu’à partir du début de l'année, le gouvernement offrira des facilitations et des avantages aux investisseurs pour encourager leur participation au plan de réaménagement de la péninsule, notamment au Nord-Sinaï. Des exemptions fiscales et douanières seront offertes aux investisseurs et un système BOT sera lancé pour l’exploitation des terrains. Par ailleurs, l’Association des industriels égyptiens a annoncé qu’elle disposait d’un plan d’investissement dans le Sinaï, qui est riche en ressources naturelles. Le plan prévoit le lancement de plusieurs projets industriels. Au cours de 2018, plusieurs zones industrielles ont été créées dans le Sinaï et devront entrer en service au cours de l’année 2019. Parmi elles la zone des industries lourdes au centre du Sinaï, la zone industrielle de Bir Al-Abd et la zone artisanale au Nord-Sinaï. Nasr Salem, expert militaire et professeur à l’Académie militaire Nasser, souligne l’importance de ces projets pour développer le Sinaï et éliminer le terrorisme. « Il est évident que la sécurité va de pair avec un plan de développement durable de la péninsule pour éliminer le terrorisme. D’où l’importance de lier la péninsule du Sinaï aux autres gouvernorats du pays pour éviter qu’elle reste une zone isolée, propice à l’installation des groupes terroristes », affirme Mamich.
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