EDEX 2018 a été une occasion pour les producteurs d'armes de présenter les dernières technologies dans le domaine de la production
militaire.
Trois jours durant, les pavillons et les halls du Centre égyptien des expositions ont accueilli quelque 10 000 visiteurs venus assister au Salon international des industries de la défense et de l’armée (EDEX 2018) qui se tient pour la première fois non pas seulement en Egypte, mais dans tout le continent africain. Ce rassemblement international tenu du 3 au 6 décembre a été une grande occasion pour les entreprises et les pays producteurs d’armes et de systèmes de défense de présenter les dernières technologies dans le domaine de la production militaire.
Inaugurée par le président Abdel- Fattah Al-Sissi, lundi 3 décembre, cette exposition a réuni plus de 373 exposants représentant 41 pays du monde entier, en plus de plusieurs délégations officielles, de ministres de la Défense, de chefs d’état-major et de ministres de la Production militaire de différents pays. Plus de 10 000 visiteurs militaires de haut niveau et fabricants d’équipements de défense y ont aussi assisté.
Le pavillon égyptien a été bien riche. Les entreprises égyptiennes productrices d’armes y ont présenté différents engins militaires produits localement à 100 % par l’Egypte, ou avec la coopération de certains pays étrangers. Les trois blindés Temsah fabriqués localement par les mains égyptiennes ont été la grande surprise de ce salon. Ces véhicules sont dotés d’une grande robustesse pour contrer les frappes et les mines.
Les entreprises égyptiennes ont aussi exposé trois appareils de vision nocturne, dont l’un fonctionne sur le principe de la caméra thermique, le deuxième renforce la lumière, tandis que le troisième fonctionne comme des jumelles de vision diurne, un radar bidimensionnel ESR-32A, un système de déminage monté sur remorque Fateh 2 fabriqué localement qui utilise une fusée pour lancer une charge explosive afin de nettoyer les champs de mines, un système de brouillage des avions sans pilote, et autres. Le ministre de la Production militaire, Mohamad Al-Assar, a déclaré pour sa part que « ce salon renvoie à la force du pays » et qu’une telle démonstration est destinée aux « partenaires occidentaux pour les inciter à produire du matériel militaire en Egypte ».
Pour le député Kamal Amer, membre de la commission de la défense et de la sécurité nationale au parlement, EDEX 2018 « est l’un des salons les plus importants que ce soit à l’échelle régionale ou internationale. C’est un forum d’échange d’expertises technologiques entre les représentants des organismes et des systèmes concernés par les industries d’armement et de défense dans le monde entier, d’où sa grande importance pour l’Egypte ».
Quatre axes
Pour les spécialistes, ce rendezvous international reflète quatre principaux axes d’intérêt, l’axe sécuritaire, le scientifique, le politique et l’économique. Le général Nagui Chouhoud, conseiller auprès de l’Académie militaire Nasser, explique que l’un des premiers gains du Salon EDEX est d’avoir prouvé devant le monde entier que l’Egypte est un pays de sécurité et de stabilité. « Si l’Egypte a réussi à accueillir un aussi gigantesque événement, c’est qu’elle est certaine de pouvoir sécuriser ses invités, qui s’y sont rendus », indique Chouhoud. Il poursuit que cette rencontre reflète également un grand intérêt scientifique. L’exposition a été à la disposition de toutes les catégories qui s’intéressent aux affaires militaires.
« Le salon renferme les meilleurs armes et engins de l’arsenal militaire du monde entier. Les entreprises et les pays y présentent ce qu’ils ont de mieux. Cette grande diversité est une très bonne occasion pour les officiers et futurs officiers d’apprendre, de regarder et de comparer », explique l’expert militaire, qui ajoute : « J’y ai rencontré des étudiants dans des académies militaires, des ingénieurs qui se chargent de la fabrication et de la maintenance des engins militaires, des officiers qui sont censés les utiliser et des chefs militaires qui sont responsables de la planification. Donc, toutes les catégories ont pu profiter de cette matière scientifique riche et concrète ». L’expert tient aussi à insister sur l’importance de l’axe politique qui a résulté de cette rencontre. « Sur le plan politique, l’Egypte a pu, à travers l’accueil de cette exposition, prouver son rôle pivot dans la région et dans le continent africain. C’est le premier pays dans le continent à avoir accueilli un si grand événement. Et la grande réussite qu’a réalisée l’organisation de cette rencontre renforce encore plus sa position ».
Nouveaux contrats
Pour Kamal Amer, « sur le plan économique, l’Egypte a réussi à réaliser l’objectif de ce salon militaire, à savoir, donner naissance à de nouvelles coopérations et encourager les différents pays à produire en Egypte ». Ceci est bien vrai. En marge de l’exposition, l’Egypte a signé plusieurs contrats et protocoles d’entente avec les sociétés internationales participant au Salon des industries militaires et de défense. Parmi les protocoles d’entente, a été signé, à titre d’exemple, un mémorandum portant sur la création d’une société franco-égyptienne représentée par le groupe français Naval et l’appareil des industries et services maritimes pour assurer les travaux de construction, de maintenance et l’assurance technique de toutes les unités françaises opérant dans les forces navales égyptiennes, ainsi que des travaux de formation. Un autre mémorandum a été signé entre les forces navales égyptiennes et la société française Sillinger pour la fabrication conjointe et le transfert de technologies, ainsi que pour la commercialisation et la vente de bateaux pneumatiques rapides de combat et l’obtention exclusive d’une licence de droit de fabrication, de vente et de commercialisation au Moyen-Orient et en Afrique.
Le commandant des forces aériennes Mohamad Abbas a signé avec l’entreprise française Dassault un contrat d’assurance technique relatif aux avions Rafale à fonctions multiples. L’accord prévoit un flux continu de pièces de rechange afin de maintenir la capacité technique des aéronefs et d’assurer une utilisation idéale de nos capacités de combat. Le commandant de l’armée de l’air a également signé, avec le directeur général du groupe chinois CATIC, un accord pour la fourniture de drones.
Pour Amer, ces accords et d’autres sont le fruit du succès du Salon international des industries de la défense et de l’armée, EDEX 2018, qui a contribué à renforcer les capacités de combat des forces armées avec leurs différentes branches et unités. « On peut dire que l’Egypte, à travers cette exposition, a réussi à s’imposer sur la carte mondiale de la production militaire », conclut-il.
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