Samedi 11 août, les forces de sécurité ont empêché une attaque contre l’église de la Vierge, à Mostorod, dans le gouvernorat de Qalioubiya au nord du Caire. Selon le ministère de l’Intérieur, un individu, qui portait un gilet d’explosifs, s’est approché de l’église et a dû se faire exploser sur un pont à environ 200 mètres de l’église, à cause de la présence des forces de sécurité aux alentours de l’église.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé, dans un communiqué, l’arrestation de six suspects, membres d’une « cellule terroriste » responsable de l’attentat suicide déjoué. Le communiqué ne précise pas à quel groupe appartient la cellule. Le ministère de l’Intérieur dit avoir trouvé des preuves concernant l’implication de complices dans d’autres projets d’attentats. Six membres de cette cellule terroriste ont été arrêtés.
Depuis 2016, les coptes d’Egypte, plus importante communauté chrétienne du Proche-Orient, sont la cible d’une série d’attentats. Selon les observateurs, il s’agit de tentatives désespérées de raviver les tensions sectaires. En avril 2017, en pleine célébration du dimanche des Rameaux, des kamikazes du groupe Ansar Beit Al-Maqdès, branche égyptienne de Daech dans le Sinaï, avaient attaqué deux églises à Tanta et à Alexandrie, faisant 45 morts.
Or, cette fois-ci, Ahmad Ban, spécialiste des mouvements islamistes, exclut que le groupe terroriste Daech soit derrière cet attentat raté, privilégiant la piste des microcellules qui ont fait leur apparition peu après la chute des Frères musulmans en 2013. « Il s’agit d’une opération limitée et mal planifiée contrairement aux grandes attaques menées par les groupes terroristes du Sinaï où sont employées des armes lourdes et des tactiques quasi guerrière », estime Ban. Le spécialiste souligne que la mise en échec de cet attentat lance un message dissuasif aux groupuscules terroristes.
« La mise en place d’une stratégie sécuritaire plus ferme et plus vigilante basée sur la prévention et la fin des défaillances qui facilitaient autrefois les attentats semblent avoir porté leurs fruits. La mise en échec de cet attentat est un message destiné aux terroristes selon lequel les services de sécurité sont vigilants, et pas seulement dans le Sinaï », ajoute Ban.
Il appelle à ne pas minimiser le danger que représentent ces groupuscules, aidés par des groupes plus grands comme la Gamaa islamiya et le salafisme djihadiste. « Leur danger réside dans leur anonymat ainsi que les attaques sporadiques qu’ils mènent. Il serait difficile de parler de la fin des attentats à 100 %, mais il y a une régression au niveau du nombre et de l’ampleur de ces attaques », conclut Ban.
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