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Amani Al-Taweel : L’Ouganda peut aider à parvenir à un consensus, mais cela reste hypothétique 

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 15 mai 2018

3 questions à Amani Al-Taweel, chef du département des études africaines au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.

Amani Al-Taweel : L’Ouganda peut aider à parvenir à un consensus, mais cela reste hypothétique

Al-Ahram Hebdo : Quelles étaient d’après vous les retom­bées de la visite du président ougandais effectuée cette semaine en Egypte ?

Amani Al-Taweel: Elle s’inscrit dans le cadre de l’intérêt qu’ac­corde l’Egypte depuis 4 ans à consolider ses relations avec les pays du continent noir en général. Spécifiquement les relations égypto-ougandaises sont étendues et distinguées. La coopération bila­térale s’est renforcée, notamment au niveau de la coopération tech­nique et des échanges commer­ciaux. Lors de cette visite, les deux présidents ont signé de nouveaux contrats dans les domaines de l’agriculture, du commerce, des zones industrielles, de l’électricité et de l’énergie renouvelable. Mais le dossier qui s’est imposé avec force au cours de cette rencontre concerne la sécurité hydrique des pays du bassin du Nil.

— Estimez-vous que l’Ougan­da peut jouer le rôle de médiateur dans l’épineux dossier du bar­rage éthiopien de la Renaissance ?

— A un moment où l’Ethiopie fait preuve d’intransigeance dans les négociations tripartites qui pei­nent à parvenir à un consensus, l’Egypte a demandé la médiation de l’Ouganda, un pays qui maintient de bonnes relations avec les deux parties. Les déclarations du prési­dent ougandais reconnaissant les droits de l’Egypte à préserver son quota d’eau du Nil ont été positives. Quant à l’Egypte, elle fait preuve de bonne volonté et tente de mobi­liser les pays africains en faveur de la défense de sa position légitime vis-à-vis de ce dossier. C’est dans ce contexte que l’Ouganda pourra contribuer à parvenir à un consen­sus, mais cela reste hypothétique.

— Quels sont les intérêts égyp­tiens dans la Corne de l’Afrique ?

— L’Egypte a réussi, au cours de ces dernières années, à renfor­cer son influence auprès des pays africains et à établir des partena­riats économiques importants. Par ailleurs, nous avons pu regagner notre influence à la fois au sein de l’Union africaine et du Conseil de sécurité de l’Onu, et cela en soule­vant des questions d’intérêt pas seulement pour l’Egypte, mais aussi pour le continent africain, notamment des questions comme le climat, les réfugiés et les épidé­mies. Cela est très important, car l’Afrique est un continent très complexe, qui possède d’énormes richesses et des ressources faisant de lui un objet de convoitises. Cela dit, tout rapprochement avec les pays africains sert l’Egypte. L’Egypte s’est aussi rapprochée de la Tanzanie, du Rwanda et d’autres, même si ses relations avec l’Ouganda restent les plus dynamiques.

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