Les écoles égypto-japonaises font partie du plan de réforme initié par le ministère de l’Education. Elles accueilleront les élèves dès la rentrée scolaire 2018-2019.
« 40 nouvelles écoles égypto-japonaises ouvriront leurs portes aux étudiants en septembre prochain à l’occasion de l’année scolaire 2018-2019 », a annoncé, cette semaine, le ministre de l’Education, Tareq Chawqi, mettant un terme aux spéculations sur le sort de ce projet, suspendu depuis 2017. Le ministère envisage d’augmenter le nombre de ces écoles à 100 écoles l’année d’après. C’est dans le cadre d’un protocole de coopération signé entre l’Egypte et le Japon en février 2016 que les écoles japonaises ont été créées. Elles devaient commencer en l’année scolaire 2017-2018. Mais faute de budget et en raison du retard dans la formation des enseignants, leur ouverture a été reportée d’un an. Aujourd’hui, le ministre de l’Education affirme que « toutes les dispositions garantissant la réussite de l’expérience ont été mises en place ». Un nouveau système a été mis en place pour l’admission des élèves et le recrutement des enseignants. De nouvelles écoles destinées à accueillir ce système ont été construites et équipées par des salles de sports et de laboratoires modernes. Les professeurs suivront des stages de formation. Les frais de scolarité varieront entre 2 000 et 4 000 L.E. Le modèle éducatif japonais a été introduit à l’initiative du président Abdel-Fattah Al-Sissi. Lors de sa visite au Japon en février 2016, il a manifesté un vif intérêt pour l’éducation japonaise. Un protocole de coopération a été signé ensuite entre les ministères de l’Education des deux pays. Le ministre de l’Education affirme que ce nouveau système contribuera à « l’amélioration de la qualité de l’éducation, au renforcement des capacités des étudiants et à la création d’un environnement propice à l’apprentissage de qualité ».
Favoriser la créativité
Ahmad Khaïri, porte-parole du ministère de l’Education, explique que « le choix du système japonais est dû au fait que l’enseignement au Japon a connu un essor grâce au système dit de Toktasso ». Le Toktasso est un système d’enseignement japonais qui favorise la créativité des élèves tout en mettant en valeur leur caractère. L’apprentissage est assuré à travers des activités collectives et des programmes mesurant le niveau de compréhension et d’interactivité des élèves. Les élèves participent à des activités spéciales, comme le nettoyage des classes, ou exercent la fonction de délégué de la classe à tour de rôle pendant une journée. Ce système est en nette rupture avec le système éducatif traditionnel basé sur la mémorisation. La relance de ce projet a été favorisée par un accord signé avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en février 2017, sur l’octroi à l’Egypte d’un prêt de 168 millions de dollars. En effet, l’application du système nécessite des écoles équipées de salles d’activités, d’ordinateurs et de laboratoires. En plus, les enseignants doivent être formés pour acquérir les compétences nécessaires. Hassan Chéhata, professeur à la faculté de pédagogie de l’Université de Aïn-Chams, se félicite de cette expérience « prometteuse » qui, selon lui, permettra de réformer l’enseignement pré-universitaire. « Le système éducatif japonais est basé sur les activités. Il encourage les élèves à avoir le sens de l’initiative et à être autonomes ». L’application de ce système va révolutionner l’enseignement en Egypte. « Le modèle éducatif japonais favorise le développement équilibré des aptitudes physiques et intellectuelles des élèves », explique Chéhata. « L’un des vices du système éducatif en Egypte c’est qu’il ne favorise ni la compréhension ni la socialisation », explique le pédagogue. Il pense que les écoles égypto-japonaises offriront une éducation « inclusive, égalitaire et de haute qualité pour tous ». Elles permettront aussi de renforcer les capacités des enseignants et du personnel scolaire. Beaucoup de parents misent sur la réussite de l’expérience censée offrir à leurs enfants un enseignement de qualité à des frais raisonnables. Des aspirations légitimes, vu la détérioration de la qualité de l’éducation dans les écoles publiques et la hausse excessive des frais de scolarité dans les écoles privées et internationales. L’expérience paraît en tout cas hautement prometteuse.
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