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Le Caire dénonce les impostures de la BBC

May Al-Maghrabi, Mardi, 13 mars 2018

Le Caire a officiellement protesté auprès de la British Broadcasting Corporation (BBC), suite à la diffusion sur son site web, d’une émission renfermant des informations erronées et des accusations infondées.

Le Caire dénonce les impostures de la BBC
Rachwan a informé la BBC au Caire du rejet officiel de son émission.

Diaa rachwan, président de l’Organisme Général de l’Information (OGI), a reçu cette semaine Safaa Faisal, directrice de la BBC au Caire, en présence des correspondants étrangers. Il a envoyé une copie de la note de protestation à la direction de la BBC à Londres, par l’intermédiaire du bureau d’information de l’OGI auprès de l’ambassade d’Egypte et via son site web, et ceci conformément aux règles juridiques suivies à cet égard. Lors de la rencontre, Rachwan a informé la directrice du bureau de la BBC au Caire du rejet officiel du Caire de l’émission diffusant des informations « erronées » de la BBC sur des abus des services de sécurité en Egypte. Un rapport qui n’a pas respecté « les normes professionnelles et éthiques en lançant des accusations infondées et en diffusant des informations mensongères sur des cas de torture et de disparition forcée des opposants du régime en Egypte », a dit Rachwan à la directrice de la BBC au Caire. Il lui a aussi exprimé l’indignation de l’Egypte face à ce genre de pratiques médiatiques qu’a incarnée l’histoire fabriquée de toutes pièces de la jeune femme Zobaida Ibrahim, présumée torturée et cachée par les forces de sécurité. Cette dernière est apparue après la diffusion du rapport télévisé de la BBC sur sa disparition forcée, sur des chaînes démentant ces allégations.

L’affaire remonte aux 24 et 25 février, lorsque la BBC a diffusé un témoignage de Mona Mahmoud Mohamad, la mère de Zobaida, accusant les forces de sécurité d’être à l’origine de la disparition de sa fille l’an dernier, provoquant une forte réaction des autorités.

Or, la jeune fille est ensuite apparue à la télévision affirmant qu’elle avait fui le domicile de sa mère, niant toutes ces prétentions. Accusée de faux témoignages, la mère a ensuite été placée en détention provisoire pour 15 jours. L’OGI avait alors demandé à la BBC de présenter des excuses pour avoir relayé des mensonges et pour son exercice médiatique inobjectif. Mais la chaîne s’en est tenue à « l’intégrité » de ses reporters. A rappeler que l’OGI avait appelé à boycotter la BBC et à ne lui accorder aucune interview jusqu’à ce qu’elle présente officiellement des excuses et publie le droit de réponse de l’OGI. Or, ce boycott n’affecte pas le droit de la BBC ou celui d’autres médias étrangers accrédités en Egypte d’obtenir les informations et les données nécessaires à leur métier, ce droit leur étant inhérent, et il est du devoir de l’organisme de leur en faciliter l’accès.

Cette semaine, lors de sa rencontre avec la directrice du bureau de la BBC au Caire, Rachwan a renouvelé la demande d’une excuse appropriée de la part de la BBC. Rachwan a surtout incité la BBC à prendre toutes les mesures professionnelles et administratives nécessaires pour corriger cette grave faute professionnelle et éthique. Par ailleurs, Faisal a souligné l’appréciation exprimée par la BBC au dialogue entamé juste après la diffusion de l’émission en question entre le président de l’OGI et les responsables de la BBC à Londres, le qualifiant de « constructif ». Elle a également loué les affirmations du président de l’OGI sur le respect de la liberté des médias étrangers en Egypte, dont la BBC, ainsi que leur droit à l’accès à l’information conformément aux règles internationales. A la fin de la rencontre, Faisal a promis de prendre en considération et d’étudier minutieusement tous les points figurant dans la note de protestation de l’Egypte et d’en formuler des réponses au plus court délai.

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