Le coup d’envoi de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de mars prochain a été donné samedi 24 février lors d’une conférence de presse par l’Organisme national des élections (AND). Le duel de la présidentielle opposera le président Abdel-Fattah Al-Sissi, qui brigue un second mandat, à Moussa Moustapha Moussa, président du parti libéral d’Al-Ghad. Les logos choisis par les deux candidats sont respectivement l’étoile et l’avion. Il s’agit de la troisième élection présidentielle plurielle en Egypte depuis la révolution de 2011. Chargé de la gestion du processus électoral, l’AND a annoncé les règles qui régiront la campagne électorale. Le premier tour de l'élection aura lieu du 26 au 28 mars, et le second du 24 au 26 avril.
Lachine Ibrahim, président de l’AND, a promis un scrutin qui « respecte les principes d’indépendance, d’intégrité et d’équité des chances entre les candidats ». Près de 60 millions d’Egyptiens sont appelés àparticiper aux élections. L’AND a annoncé que le plafond des dépenses électorales pour chaque candidat est de 20 millions de L.E. au premier tour et 5 millions de L.E. au second. Tout financement étranger est strictement interdit. L’AND a appelé les médias à faire preuve d’objectivité et de ne pas chercher « à influencer positivement ou négativement les voix des électeurs ». Toute diffamation ou atteinte à la vie privée est interdite durant la campagne. Les discours des candidats ne doivent en aucun cas porter atteinte à la sécurité nationale ou à la paix sociale. L’utilisation des locaux publics, (mosquées, universités, écoles, etc.) est interdite durant la campagne. Parallèlement, les procédures d’octroi des permis aux journalistes étrangers et égyptiens pour couvrir le scrutin sont en cours. Déjà, 680 correspondants dont 540 résidents représentant la presse écrite et audiovisuelle ont reçu leurs permis.
Deux candidats, deux campagnes
La campagne électorale démarre donc sur les chapeaux de roue. « Nous nous rendrons dans les maisons pour sensibiliser les électeurs à voter », déclare Mohamad Bahaa Abou-Choqqa, porte-parole de la campagne du président Sissi. Selon lui, la participation massive au scrutin est un devoir patriotique. « Soutenir la candidature du président Sissi, c’est soutenir l’Egypte. La participation massive au scrutin sera un message positif au monde entier. Nous misons sur la lucidité et la conscience des Egyptiens », a dit Abou-Choqqa. Il a annoncé que toutes les campagnes en faveur du président Sissi avaient décidé de fusionner sous l’ombrelle de la campagne officielle. « Nous organiserons des dizaines de conférences populaires dans tous les gouvernorats pour soutenir la candidature du président. Au cours de ces conférences, nous présenterons le bilan du président, notamment les mégaprojets qu’il devra poursuivre à son second mandat, son plan de réforme économique ambitieux et les efforts de lutte contre le terrorisme », affirme encore Abou-Chaqqa.
Elu en 2014, avec 97% des suffrages, le président Sissi fait figure de grand favori dans cette élection présidentielle. Outre la campagne officielle, certains mouvements, partis et syndicats ont lancé des campagnes pour soutenir la candidature de Sissi comme le parti du néo-Wafd, celui des Egyptiens libéraux, du Rassemblement, l’Union des syndicats ouvriers et la coalition parlementaire majoritaire Fi Daem Misr. Magdi Morchid, député et secrétaire général de la coalition, a appelé dimanche, lors d’une conférence populaire regroupant des milliers des partisans du président, les électeurs à participer massivement au scrutin. « Le président est l’homme de la situation et le seul capable de relever les défis auxquels l’Egypte est confrontée », a déclaré Morchid devant la foule.
La mission semble être plus ardue pour la campagne de Moussa. « Nous avons commencé à afficher les pancartes électorales de Moussa dans toutes les rues et les places importantes au Caire et dans les gouvernorats », affirme Samir Abdel-Azim, conseiller juridique de la campagne de Moussa. Quant à Moussa, il a déclaré ne pas avoir de réalisation, mais posséder un programme honorable. « Nous avons un programme honorable à présenter au peuple égyptien et nous allons mener une véritable campagne électorale. Quels que soient les résultats, il nous suffit de mener l’expérience et d’avoir des élections concurrentielles et intégrales », a déclaré Moussa lors d’une conférence de presse tenue samedi au siège de son parti. « Si je dispute l’élection présidentielle, cela ne veut pas dire que je suis opposant au président Sissi avec qui je partage les principes de la révolution du 30 juin 2013 », a conclu Moussa.
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