La tenue de ce forum en Egypte reflète l’importance qu’accorde le président Sissi aux sciences.
Co-organisé par la Banque africaine de développement et l’Egypte, le 3e Forum africain pour la science, la technologie et l’innovation (Africa STI Forum) a été inauguré le samedi 10 février par le président Abdel-Fattah Al-Sissi et s’est déroulé sur 3 jours au Heliopolis & Towers Hotel (alias Hilton). Hôte de cette troisième édition de l’Africa STI Forum, l’Egypte figure parmi les pays du continent affichant les meilleurs résultats en sciences et technologies, à la pointe notamment dans les domaines de la chimie et de l’ingénierie et dotée de certaines des meilleures universités et instituts d’excellence d’Afrique.
La précédente édition du forum s’était tenue à Rabat, au Maroc, en 2014, deux ans après que le Kenya eut accueilli le tout premier Africa STI Forum. L’édition 2018 avait pour thème « Les Sciences, les technologies et l’innovation au service de la compétitivité du secteur privé et de la transformation de l’Afrique », dans la droite ligne de la stratégie de la Banque africaine et des priorités qu’elle s’est assignées pour le développement du continent — le High 5. La priorité a ainsi été donnée à l’innovation dans cinq domaines retenus pour leur fort potentiel à doper et à transformer les économies du continent : changement climatique, nutrition, eau, technologies de l’information et de la communication et industrie pharmaceutique. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Khaled Abdel-Gaffar, a estimé, lors de la cérémonie d’ouverture, que la tenue de ce forum en Egypte reflète l’importance qu’accorde le président Sissi aux sciences et aux recherches scientifiques et l’intérêt qu’il accorde à la coopération avec le continent noir dans les domaines du développement. L’Egypte envisage de renforcer la coopération scientifique avec les pays africains, notamment dans les domaines de l’énergie, de la santé et de la nutrition.
Les STIM, moteurs du développement
Les Sciences, les Technologies, l’Ingénierie et les Mathématiques (STIM) sont devenues des domaines capitaux, tant pour atteindre les objectifs de développement durable et les High 5 de la Banque africaine que pour stimuler la croissance économique et conduire à la transformation des économies africaines. Les STIM recèlent un formidable potentiel et de réelles perspectives d’avenir en matière de création d’emplois et de richesses, une opportunité à saisir pour l’Afrique, confrontée à un important taux de chômage des jeunes. Or, le continent demeure à la traîne du reste du monde en matière de sciences, de technologies et d’innovation, alors même qu’il compte plus de 13,8 millions d’étudiants, dont moins de 30 % suivent aujourd’hui un cursus en STIM. Selon Hamdi Abdel-Rahman, directeur du Centre des études africaines, si l’Afrique veut rattraper son retard, elle ne peut plus être simplement consommatrice de technologies et d’innovations venues d’ailleurs. « L’Egypte, comme l’Afrique, doit les produire par elle-même. Outre transformer sa démographie en réel dividende, encore lui faut-il former ses propres scientifiques, pionniers et novateurs. D’où l’importance de la coopération interafricaine sur ce dossier primordial pour le développement », a-t-il souligné.
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