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Halte à la négligence

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 06 février 2018

La chute d'un ascenseur à l’hôpital universitaire de Banha a provoqué la mort de sept personnes. La négligence des responsables est pointée du doigt.

Alors qu’ils visitaient leurs proches, malades à l’hôpital de l’Université de Banha, ils n’auraient jamais cru qu’ils en sortiraient eux-mêmes sans vie. C’est le sort de sept personnes qui ont trouvé la mort, et de deux autres gravement blessées dans la chute d’un ascenseur du septième étage de cet hôpital public du gouvernorat de Qalioubiya. La catastrophe relance le débat sur la négligence de certains responsables. Le gouverneur de Qalioubiya, le général Mahmoud Achmawy, a déclaré sur la chaîne Dream que le Parquet général a ordonné l’arrestation du directeur de la société chargée de la maintenance des ascenseurs de l’hôpital et « poursuit ses enquêtes autour de cette affaire ». Un comité technique au plus haut niveau étudie actuellement les causes de la chute de l’ascenseur, et vérifie tous les documents et les contrats de maintenance de l’appareil. « Toute personne jugée responsable de négligence dans cette affaire sera punie, personne n’en sera épargné même si c’est moi. Personne n’est au-dessus de la loi », a lancé le gouverneur qui a fait face après l’accident à une vague de colère et de protestation au sein de l’hôpital, par les patients qui ont critiqué la négligence des responsables et le manque d’entretien des appareils. Le ministre de la Main-d’oeuvre, Mohamad Saafan, a reçu un rapport d’urgence de l’administration générale de la sécurité, selon lequel l’accident est dû à « une coupure du câble au septième étage qui a abouti à la chute de l’ascenseur au rez-dechaussée ». Le ministre a affirmé qu’après la dernière inspection de ce bâtiment, un rapport a souligné l’absence de maintenance ou d’entretien périodique des ascenseurs. De même, le conseil municipal de Banha a récemment émis un rapport, dans lequel il a souligné que ces ascenseurs « ne sont pas autorisés à fonctionner ».

Manque de financement

Le député Gamal Kawach, de la circonscription de Qalioubiya, explique que cet accident reflète une négligence flagrante de la part de la direction de cet hôpital qui connaissait très bien l’état dangereux et le caractère vétuste de cet ascenseur, surtout que des rapports alarmants ont déjà été faits à son sujet. « J’ai présenté au président du parlement une interrogation urgente contre le premier ministre, Chérif Ismaïl, et le ministre de l’Enseignement supérieur, Khaled Abdel- Ghaffar, qui sont les premiers concernés par cet accident, et qui doivent présenter au parlement un compte rendu de cette affaire. Ils doivent présenter le plan de développement de tous les hôpitaux universitaires et gouvernementaux », explique le député qui ajoute que cet accident catastrophique tire la sonnette d’alarme à tous les responsables du secteur médical. En effet, les hôpitaux gouvernementaux ont besoin d’entretien pas seulement au niveau des bâtiments, mais aussi au niveau des appareils médicaux, des réfrigérateurs qui conservent les vaccins et les médicaments, les couveuses et autres. Pour sa part, le député Moustapha Kamaleddine, estime que si la direction de l’hôpital est la première responsable de cette catastrophe, le faible budget est un facteur principal. « Les hôpitaux universitaires n’ont pas de financement adéquat. Et cela a joué un rôle non négligeable dans cette crise. L’Etat avait promis de débloquer 4 milliards de L.E. au profit des hôpitaux publics, mais uniquement 500 millions de L.E. ont été fournies. Une somme très faible quand on sait que ces hôpitaux traitent plus que 70 % des citoyens qui n’ont pas les moyens. Il est donc temps de financer, surveiller et maintenir ces hôpitaux », conclut-il.

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