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Présidentielle : le compte à rebours a commencé

May Al-Maghrabi, Mercredi, 24 janvier 2018

Tandis que les préparatifs de l’élection présidentielle, prévue au mois de mars, se poursuivent, 3 candidats ont déjà annoncé leur intention de disputer le scrutin.

Alors que les préparatifs se poursuivent en vue de l’élection présidentielle du mois de mars, et que la porte des candidatures est ouverte jusqu’au 29 janvier, 3 figures ont annoncé qu’ils seraient candidats à l’élection. Le 19 janvier, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a déclaré qu’il serait candidat à un deuxième mandat présidentiel. « Je vous annonce en toute honnêteté et transparence, et en espérant que vous l’accepterez, ma candidature au poste de président de la République », a annoncé le président Sissi lors d’une conférence tenue pour dresser le bilan de 4 ans au pouvoir.

Il a en outre appelé les Egyptiens à participer massivement au scrutin. « Votez pour qui vous voulez », a déclaré le chef de l’Etat. Elu en 2014 avec 97 % des suffrages, le président Sissi fait figure de grand favori de cette élection présidentielle qui se tiendra à partir du 26 mars. Déjà 519 députés sur les 596 du parlement ont apporté leur soutien au président avant même l’annonce de sa candidature, alors que seules 20 signatures de parlementaires sont requises, ou 25 000 signatures de citoyens provenant de 15 gouvernorats différents. Le chef de l’Etat est pour l’instant le seul candidat à remplir cette condition fixée par l’Organisme national des élections. Outre le président Abdel-Fattah Al-Sissi, 2 autres candidats ont manifesté leur désir de disputer les élections. Le premier est l’avocat des droits de l’homme et l’activiste Khaled Ali, dont l’équipe de campagne affirme être « en course contre la montre pour obtenir le nombre de parrainages requis ». Khaled Ali parie surtout sur les voix des forces issues de la révolution de 2011. Déjà candidat à la présidence en 2012, il n’avait obtenu que 0,58 % des voix. Sa candidature reste incertaine, puisqu’il est toujours jugé pour avoir fait un geste jugé « contraire à la pudeur ». L’Organisme national des élections doit se prononcer sur la légalité de son statut. Le maréchal Sami Anan, né en 1948, ancien chef d’état-major des forces armées, a confirmé, le 19 janvier, qu’il avait décidé définitivement de disputer l’élection présidentielle. Une annonce qui fait couler beaucoup d’encre. Dans une vidéo postée sur Facebook, Anan dit vouloir « corriger les mauvaises politiques menées en Egypte ». Selon lui, l’Egypte fait face à de multiples défis après des années de troubles.

Le maréchal Anan a présenté une équipe qui soutient sa candidature, avec comme vice-présidents Hazem Hosni, professeur de sciences politiques et partisan de la révolution du 25 janvier, ainsi que Hicham Guéneina, ancien président de l’Organisme de contrôle administratif, démis de ses fonctions en 2016. « Le maréchal Anan est en train d’achever les procédures nécessaires à sa candidature », affirme Sami Balah, porteparole de sa campagne électorale, niant que la candidature de Anan est « de pure forme ». Chef d’état-major de l’armée de 2005 jusqu’à sa mise à l’écart par le président destitué Mohamad Morsi en 2012, Anan a été accusé d’avoir facilité l’accès au pouvoir des Frères musulmans lorsqu’il était membre du Conseil militaire qui a dirigé l’Egypte en 2011 après la chute de l’ancien président Hosni Moubarak. C’est pourquoi certains s’accordent à dire que la candidature de Anan est soutenue par les Frères musulmans et les islamistes. D’autres trouvent que l’importance de sa candidature est due au fait qu’elle crée une confrontation électorale entre deux candidats issus de l’institution militaire. Si les avis divergent sur l’enjeu et les chances de Anan de remporter l’élection, tout le monde est d’accord que si sa candidature se confirme, elle ouvrira la voie à une élection concurrentielle. « Il est encore prématuré d’évaluer les chances de Anan face au président Sissi, puisque jusqu’à présent, sa candidature n’est pas confirmée et les intentions de vote au sein des forces politiques, notamment de l’opposition, ne sont pas encore connues », explique Mohamad Ezz Al-Arab, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. Et de conclure : « Quoi qu’il en soit, la candidature de Anan donnera certainement lieu à une élection plus concurrentielle ».

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