Parties du siège d'Al-Ahram, les funérailles d'Ibrahim Nafie ont rassemblé une grande foule.
(Photo : Nader Ossama)
Ibrahim Nafie, journaliste et écrivain renommé, ancien PDG de la Fondation Al-Ahram et ancien président du syndicat des Journalistes, est décédé le 1er janvier à Dubaï où il était soigné d’un cancer intestinal. Il a été inhumé mercredi 3 janvier en Egypte. Ses funérailles sont parties du Hall de la Fondation Al-Ahram, qu’il a dirigée pendant de longues années.
Mercredi, plusieurs centaines de journalistes de la fondation étaient venus lui faire un dernier adieu. « Un geste de fidélité et de reconnaissance à celui qui a fait d’Al-Ahram la plus importante entreprise de presse en Egypte comme au Moyen-Orient », selon le PDG actuel d’Al-Ahram, Abdelmohsen Salama. Aussi, d’éminents responsables, syndicalistes, ambassadeurs arabes et personnalités publiques étaient présents à ses obsèques.
Ibrahim Nafie a eu une longue carrière qui s’est étendue sur plus de 50 ans au cours de laquelle il a enrichi la presse et la vie politique. Né en 1934 au gouvernorat de Suez, Nafie a obtenu un diplôme de droit en 1956 de l’Université de Aïn-Chams. Il a débuté sa carrière comme reporter pour l’agence de presse Reuters avant de rejoindre plus tard la radio locale comme rédacteur. Il a ensuite travaillé comme journaliste économique à la Fondation Al-Gomhouriya. Il fut ensuite chef de la rubrique Economie du journal Al-Ahram, où il a gravi les échelons jusqu’à devenir rédacteur en chef du journal en 1979 et PDG de la Fondation entre 1984 et 2005. Période au cours de laquelle l’entreprise a connu un essor considérable. Nafie a transformé Al-Ahram en une entreprise géante et économiquement viable. Très introduit dans les sphères politiques, Nafie a fait des centaines de scoops et d’entretiens avec les présidents et les monarques. Parmi ses ouvrages, on peut mentionner : Les Vents de la démocratie, Les Années de péril et Partenaires du développement.
Nafie était aussi un syndicaliste chevronné qui a présidé le syndicat des Journalistes pendant six sessions et a été aussi élu à deux reprises président de l’Union arabe des journalistes. En dépit de sa proximité du pouvoir, Nafie a mené une guerre en 1995 contre la loi no 93/1995 sur la presse, rejetée par les journalistes car contraire à la liberté d’expression. Sous sa présidence, le syndicat des Journalistes a « fait preuve d’unité, ce qui a obligé le gouvernement à retirer cette loi », affirme Yéhia Qallach, ex-président du syndicat des Journalistes.
Après la révolution de 2011 qui a entraîné la chute du régime de Moubarak, Nafie a quitté l’Egypte pour s’installer à Dubaï.
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