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Hossam Al-Imam : La diplomatie reste la seule voie pour régler le problème du barrage éthiopien

Nada Al-Hagrassy, Mardi, 02 janvier 2018

Hossam Al-Imam, porte-parole du ministère de l’Irrigation et des Ressources hydriques, explique la position de l’Egypte sur la question du barrage éthiopien.

Hossam Al-Imam
Hossam Al-Imam, porte-parole du ministère de l’Irrigation et des Ressources hydriques.

Al-Ahram Hebdo : Que fera l’Egypte si l’Ethiopie procède unilatéralement au remplissage du lac du barrage en 2018 ?

Hossam Al-Imam : Un tel acte risque de compliquer la situation. Le remplissage du lac du barrage est régi par l’accord de principes signé en 2015, entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, qui stipule clairement que ce remplissage ne doit se faire qu’à la lumière des résul­tats des études techniques, qui sont toujours en cours. Aucune partie ne doit contourner cet accord. L’Egypte ne s’oppose pas au développement des pays du bassin du Nil. La contribution de l’Egypte, en 2010, au finan­cement de projets de construction de 5 barrages en Ouganda témoigne de sa bonne volonté. Mais ce développement ne doit pas se faire au détriment des intérêts de l’Egypte qui ne renoncera jamais à son quota historique dans les eaux du Nil. C’est une ques­tion de vie ou de mort pour l’Egypte.

— Que prévoit le ministère pour faire face à une éventuelle carence en eau ?

— Déjà l’Egypte souffre d’une déficience hydrique de 21,5 milliards de m3, puisque son quota dans les eaux du Nil est de 55,5 milliards de m3, alors que la consommation annuelle est de 77 milliards de m3. Une pénurie qui s’aggravera sans aucun doute avec le remplissage du lac du barrage de la Renaissance. C’est pourquoi le ministère a élaboré la stratégie 2017/2037 sur la gestion des ressources hydriques qui vise à rationaliser les ressources hydriques et à recourir à d’autres sources d’eaux comme le recy­clage des eaux du drainage industriel et agricole. Aujourd’hui, l’agriculture dans certains gouverno­rats, comme le Nord-Sinaï, dépend entièrement de l’eau recyclée.

— Quelle issue prévoyez-vous à cette crise ?

— Les négociations et la diplomatie restent les seuls moyens capables de régler le problème du bar­rage. C’est pourquoi le ministre des Affaires étran­gères, Sameh Choukri, s’est rendu le 27 décembre en Ethiopie, à la recherche d’une nouvelle approche.

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