Nous sommes le dimanche 10 décembre, il est10h. A l’Université du Caire, c’est le premierjour des élections des Unions des étudiants, d’oùdes mesures renforcées de la sécurité : deuxvéhicules blindés sont déployés aux alentoursde l’Université du Caire. Aux différentes portesd’entrée, des agents de sécurité de la compagnieprivée Falcon vérifient l’identité des étudiants.Pourtant, à l’intérieur du campus, rien ne signalela tenue d’élections. La propagande électorale estquasi absente, pas d’affiches ni de banderoles.Et le va-et-vient des étudiants semble tout à faitordinaire, bien que les bureaux de vote aientouvert leurs portes dès 9h. Très vite, on s’aperçoitque le nombre des étudiants intéressés par le voten’est pas impressionnant, et ce, dans la plupartdes facultés. Même à la faculté des sciences, où laparticipation aux élections était autrefois massive(la majorité des étudiants étant connus pour être detendance islamiste), la scène est calme.
L’administration de la faculté a consacréquatre salles d’études pour les élections. Pourvoter, chaque étudiant doit signer dans les listesd’électeurs, prendre le bulletin de vote et leremplir. A l’extérieur de l’une des salles, le nombred’étudiants ne dépasse pas les 20. MohamadIsmaïl, candidat, tente d’inciter ses collègues àvoter pour lui. « Mon programme électoral viseà relancer les activités scientifiques et culturelles.
J’envisage l'organisation de colloques et deconcours pour les étudiants », dit Mohamad, quine cache pas son désarroi face à ce faible tauxde participation. Une justification pourtant, lemauvais timing. « La plupart des étudiants sontoccupés par les examens du premier semestre quiapprochent. C’est pour cette raison qu’ils n’ontpas pu participer à ces élections », justifie Réhab,une étudiante en troisième année, qui n’était pasau courant que les cours avaient été annulés àcause de la tenue des élections.
A 11h30, le président de l’Université MohamadOsman Al-Khocht effectue un tour dans lesbureaux de vote afin de vérifier la ponctualité desprocédures. « Le taux de participation à la facultéde la planification urbaine est élevé. Il est de 65 %.Les étudiants m’ont affirmé qu’ils n’avaient pasrencontré de problèmes et que le processus de votese passait sans problème », a-t-il dit, remerciantles étudiants pour leur participation positive. Pource qui est de la faculté d’économie et de sciencespolitiques, elle a enregistré une participationmoyenne vu que le nombre des étudiants n’est pasgrand. Aya et d’autres étudiantes sont là, mais ellessont en train de travailler sur leur projet, c’est pourcette raison qu’elles n’ont pas encore voté.
Quant à la faculté de droit, la concurrenceest limitée entre deux listes : la liste d’Al-Guil(génération), qui représente l’ancienne unionde la faculté, et la liste de Zoamaa Hoqouq(dirigeants de droit) qui présente de nouveauxcandidats. Il est 13h30, le taux de participationest encore faible par rapport au grand nombred’étudiants en droit. « Nous ne parviendronspas à atteindre le taux minimum de 50 % prévudans le règlement. Ce taux est un grand obstaclepour nous, car le nombre d’étudiants en droit esttrès grand. Cela signifie que pas moins de 3 500étudiants doivent voter le premier jour. Bien sûr,c’est impossible à cause des examens, sans parlerdu fait que la propagande est insuffisante »,affirme Mahmoud Chaabane, candidat du Comitédes groupes estudiantins. Mahmoud se dit opposéau quorum fixé par le nouveau règlement. « Jesuis d’accord sur l’interdiction de l’exercice dela politique au sein des universités, mais je suiscontre le quorum fixé par le règlement. Il existedans ma faculté 7 000 étudiants. C’est-à-dire,pour atteindre le quorum de 50 %, il faut qu’aumoins 3 500 d’entre eux participent aux électionslors du premier jour. Ce qui n’est pas évident »,critique Mahmoud. Et de conclure, non sansinquiétude : « On risque donc d’avoir recours àla nomination ... ».
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