Et avec le pape François.
Le grand imam d’Al- Azhar, cheikh Ahmad Al-Tayeb, a effectué cette semaine une visite de deux jours en Italie, au cours de laquelle il a été reçu par le pape du Vatican et a rencontré le premier ministre italien. Il a aussi participé à une rencontre interreligieuse organisée par la communauté de Sant’Egidio. Au menu de sa visite : la lutte contre le terrorisme et la coexistence entre les religions. Reçu au Vatican le 7 novembre par le pape François, le grand imam a souligné « la nécessité d’un dialogue entre les religions et entre les sages pour éviter de retomber dans des périodes de violence et d’obscurité ». Al-Tayeb a promis une plus grande collaboration dans la lutte contre le terrorisme. Il a aussi évoqué un islam en guerre contre lui-même et rappelé que les musulmans sont « victimes du terrorisme » et payaient « un tribut plus lourd que les autres ».
Le cheikh d'Al-Azhar avec le premier ministre italien.
Il s’agit de la troisième rencontre entre les deux dignitaires religieux. Le pape François avait déjà reçu Ahmad Al-Tayeb en mai 2016 au Vatican et lui a rendu visite en avril au Caire. Le cheikh d’Al-Azhar a ensuite assisté à une rencontre internationale organisée à Rome par la communauté de Sant'Egidio. Ce rassemblement, co-organisé par l’Université d’Al-Azhar sous le thème « Un siècle : de la fin des empires à la mondialisation », est la troisième étape d’une série de rencontres sous le thème « Orient et Occident. Dialogues de civilisation ». Le grand imam d’Al-Azhar avait déjà participé à la rencontre inaugurale, en 2015, à Florence. Al-Tayeb s’est aussi entretenu, le 8 novembre, avec le premier ministre italien, Paolo Gentiloni, sur les moyens de coopération entre l’institution d’Al-Azhar et l’Italie, pour propager la culture de la tolérance et de la coexistence pacifique. Des éléments-clés de la lutte idéologique contre le terrorisme. « Nous apprécions les efforts que déploient Al-Azhar et le Conseil des sages musulmans en faveur du dialogue interreligieux », a loué Jntelaun. Selon Abbas Choumane, soussecrétaire d’Al-Azhar, le dialogue avec l’Occident permet de « trouver un terrain d’entente entre les adeptes des différentes religions, de corriger les faux préjugés et surtout de contrarier l’extrémisme ». Le cheikh Tayeb a tenu à parler des faux préjugés qui alimentent l’islamophobie. Refusant de qualifier une religion de terroriste, le grand imam a expliqué que l’extrémisme et la violence contredisent les valeurs religieuses sublimes. « Le trafic d’armes mondial ainsi que les décisions disproportionnées des grandes puissances, souvent basées sur des illusions, l’occupation des territoires, la volonté d’hégémonie et les politiques de deux poids, deux mesures sont derrière la prolifération du terrorisme », avait déclaré le grand imam lors de la conférence internationale sur la paix tenue en avril dernier à Al-Azhar.
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