Connu par sa culture diversifiée et sa tolérance intellectuelle et religieuse, Ali Al-Sammane a été baptisé l’architecte du dialogue interreligieux. Un surnom qu’il méritait par excellence. C’est en effet lui qui a orchestré le dialogue entre Al-Azhar et le Vatican et a présidé le comité de ce dialogue, créé en 1998. Une grande partie de ses études et de ses écrits a traité les causes du sectarisme qui reviennent, selon lui, à l’ignorance régnant sur la société et au manque de libertés. L’homme qui a traduit des douzaines de recherches et de livres croyait toujours que «
la laïcité » et non pas l’athéisme est le moyen le plus approprié pour réformer les sociétés arabes et établir des ponts de dialogue interreligieux. Sur le volet politique, il était partisan de la révolution du 25 janvier 2011, qui a renversé l’ancien président Hosni Moubarak, et a exprimé son estime à celle du 30 juin 2013 qui a fait chuter le règne des Frères musulmans. En 2011, il a publié son livre
L’Egypte d’une révolution à l’autre, décryptant les transformations qu’a connues le pays depuis la Révolution de Juillet 1952, jusqu’à celle de 2011. Intellectuel, journaliste et avocat, Ali Al-Sammane est né en 1929. Il est diplômé de la faculté de droit à l’Université d’Alexandrie en 1953 et il a obtenu ensuite un diplôme en droit international en 1956 de l’Université de Grenoble ainsi qu’un doctorat en droit et sciences politiques de l’Université de Paris, en France, en 1966.
Il avait occupé plusieurs postes dont le président de l’Union internationale pour le dialogue des cultures et des religions et le secrétaire général de l’Association égypto-européenne pour les médias économiques et a travaillé comme avocat en Egypte. En tant que journaliste, Al-Sammane a été le conseiller du président Sadate pour les médias étrangers entre 1972-1974. Il a en outre été le rédacteur en chef de l’agence de presse Mena de 1967 jusqu’à 1984. Il a présidé l’Union de la radiotélévision de l’Ouest de l’Europe dans la période entre 1967-1982. Il écrivait pour plusieurs journaux étrangers dont Le Monde Diplomatique, La Tribune des Nations et La Vie Africaine. De 1996 jusqu’à 2011, il a présidé le Comité du dialogue et des relations islamiques dépendant du Haut Conseil des affaires islamiques d’Al-Azhar et a été conseiller du grand imam d’Al-Azhar de l’année 2000 jusqu’à 2006. Son parcours et ses contributions lui ont valu d’être honoré à maintes reprises en Egypte comme à l’étranger.
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