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Acte lâche à Badrachine

Ola Hamdi, Vendredi, 21 juillet 2017

L'attaque d'un poste de contrôle dans la région d'Al-Badrachine à Guiza a fait 5 morts parmi les policiers. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais les experts privilégient la piste de Hasm, un groupuscule issu de la confrérie des Frères musulmans.

Acte lâche à Badrachine
Les autorités ont lancé de vastes recherches pour pourchasser les assaillants et les arrêter. (Photo : AFP)

Vendredi 14 juillet. 5 policiers ont trouvé la mort dans une attaque lancée par un groupe d’individus masqués contre un barrage près de la ville de Badrachine, à quelque 20 km au sud du Caire. Ces policiers faisaient partie de la force chargée de garder le site touristique de Saqqarah qui abrite plusieurs temples, tombes et complexes funéraires antiques. Les assaillants, qui étaient à bord d’une moto, ont ouvert le feu sur les policiers.

Pour le moment, aucun groupe n’a revendiqué l’attaque, mais tout porte à croire qu’elle a été orchestrée par le mouvement Hasm, un groupuscule issu des Frères musulmans. L’attaque intervient une semaine après l’annonce par la police de la liquidation de deux dirigeants de Hasm lors d’un échange de tirs dans la ville du 6 Octobre. Il s’agirait a priori d’un acte de représailles. Khaled Okacha, expert en sécurité, commente : « Tout porte à croire que c’est le mouvement Hasm qui est derrière cette attaque. La tactique de ce groupe consiste à s’en prendre à des barrages de police au Caire ou dans ses environs au moyen d’attaques éclaires ».

L’attaque de vendredi a été filmée par la caméra de surveillance d’une station de service située dans les parages. La scène, diffusée dans les médias, montre que l’opération a duré environ deux minutes. Les terroristes étaient au nombre de trois. Deux d’entre eux portaient des vêtements noirs et des casques, et le troisième portait un tee-shirt blanc. Ils ont fait semblant de réparer leur moto près du barrage de sécurité, et lorsque le véhicule des forces de l’ordre est arrivé, ils ont ouvert le feu tuant les 5 policiers qui étaient à l’intérieur. L’un des assaillants est ensuite monté dans le véhicule et a pris les armes des policiers, puis les trois terroristes se sont enfuis.

Le groupe Hasm est formé de jeunes militants de la confrérie des Frères musulmans. Ils opèrent principalement au Caire ou dans les villes du Delta. Le groupe a déjà revendiqué plusieurs assassinats et attentats, notamment contre les forces de sécurité. Les autorités ont lancé de vastes recherches pour pourchasser les assaillants et les arrêter. L’état d’alerte maximal a été déclaré et toutes les entrées et les sorties d’Al-Badrachine ont été bloquées.

Les experts en sécurité appellent à annuler les barrages fixes de la police, et à les remplacer par des patrouilles mobiles. « Ce qui est arrivé à Al-Badrachine peut se répéter ailleurs. Les barrages de contrôle fixes sont une proie facile pour les terroristes », explique Magdi Al-Bassyouni, expert en sécurité. Il pense que les forces de l’ordre travaillent 12 heures par jour, ce qui les expose à la fatigue et réduit leur vigilance. « Il faut réduire les heures de travail des forces de l’ordre de 12 à 6 heures seulement », propose-t-il.

En dépit des récentes attaques, l’intensité des actes terroristes a reculé en Egypte, révèle une étude de l’organisme général de l’information. L’étude qui porte sur les quatre dernières années, souligne des changements importants au cours des deux années. « Au cours des deux dernières années, les organisations terroristes ont été incapables de prendre pour cibles les sièges des directions de la sécurité et les postes de police, et ce, après les deux principaux attentats qui ont frappé la direction de la sécurité de Daqahliya en 2013, et celle du Caire en 2014 », souligne l’étude. L’étude souligne en outre que le nombre d’attaques menées contre les points de contrôle de la police est insignifiant comparé aux milliers de patrouilles menées quotidiennement par les forces de l’ordre. Cela confirme la « faiblesse des groupes terroristes » et « leur incapacité à s’armer en raison des coups sécuritaires successifs ». En outre, souligne l’étude, la répartition géographique des attaques terroristes indique que ces attaques sont confinées à certaines régions, à savoir le nord-est du Sinaï, où opèrent le groupe terroriste Daech, et dans certaines régions du Grand Caire, en particulier au Caire, Guiza et Qalioubiya, où opèrent les Frères musulmans. « En plus, la majorité des assaillants des attentats terroristes ont été arrêtés ou ont été condamnés par la justice ».

Deux touristes tuées à Hurghada

Outre l’attaque d’Al-Badrachine, deux touristes allemandes ont été tuées, lors d’une attaque au couteau à la station balnéaire d’Hurghada, dans l’est de l’Egypte, très prisée des touristes européens. Quatre autres femmes étrangères, de nationalités tchèque et arménienne, ont été blessées par l’assaillant qui a été arrêté, a précisé le ministère de l’Intérieur. L’identité et les motivations de l’homme n’ont pas été communiquées par les autorités. « L’individu a atteint la plage privée de l’hôtel en nageant d’une plage publique voisine », a ajouté le ministère, en précisant que l’assaillant est actuellement « interrogé par la police pour connaître ses motifs ». Il s’agirait a priori d’un cas isolé. « Le fait que l’assaillant soit venu par la mer est la preuve que les hôtels sont très surveillés », souligne une source de sécurité ayant requis l’anonymat.

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