Lors de sa rencontre avec son homologue égyptien, Sedqi Sobhi, le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a salué « la coopération militaire ».
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu Jim Mattis, secrétaire américain à la Défense, dans le but de poursuivre la dynamique de réchauffement des relations américano-égyptiennes. Cette rencontre intervient deux semaines après la visite du président Sissi aux Etats-Unis. Le président Sissi avait insisté sur la nature «
stratégique » des relations égypto-américaines, réitérant une nouvelle fois la volonté de l’Egypte de «
donner un nouveau souffle aux relations bilatérales » et de collaborer avec l’Administration Trump. Alaa Youssef, porte-parole de la présidence, a indiqué dans le communiqué publié à l’issue de cette rencontre que l’Administration Trump partageait ce sentiment et comptait renforcer les relations bilatérales dans divers domaines afin que les deux pays puissent collaborer face aux défis sans précédent au Moyen-Orient et dans le monde. «
La coopération militaire entre les deux pays a été abordée lors de la rencontre, ainsi que les moyens de la renforcer dans un avenir proche. Ont également été discutés l’instabilité régionale et les défis régionaux et internationaux, surtout concernant la lutte contre le terrorisme. Cette dernière requiert en effet la mise en place d’efforts internationaux concertés afin de rétablir la sécurité et la stabilité », détaille Youssef.
Lors de sa rencontre avec son homologue égyptien, le ministre de la Défense, Sedqi Sobhi, Jim Mattis a salué « la coopération militaire » entre son pays et l’Egypte. La situation dans le Sinaï a aussi été évoquée. En effet, les responsables du Pentagone suivent de près la situation dans le Sinaï, où l’Egypte fait face à une vague terroriste. La visite du secrétaire américain à la défense fait partie d’une tournée dans les pays alliés de Washington au Moyen-Orient ainsi qu’à Djibouti. A Riyad, il a salué le rôle de l’Arabie saoudite au Moyen-Orient, tout en affirmant la volonté américaine de lutter contre les efforts « déstabilisateurs » de l’Iran dans la région.
Les discussions ont aussi porté sur le dossier épineux de l’aide américaine.
En effet, la question budgétaire promet un débat houleux aux Etats-Unis, le budget alloué à l’aide internationale risquant d’être drastiquement réduit. Les responsables américains ont promis de maintenir un « fort » niveau d’aide à l’Egypte, mais ne se sont engagés sur aucun chiffre. L’Administration Obama avait gelé l’aide militaire à l’Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamad Morsi. Auparavant, Washington allouait chaque année environ 1,5 milliard de dollars d’aide à l’Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire. Le rôle incontournable de l’Egypte dans la région avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position en 2015 même si les relations restaient difficiles.
Visite exploratoire
« La coopération bilatérale entre Le Caire et Washington a pris un nouveau tournant à l’occasion de cette réunion. M. Mattis connaît très bien les besoins de l’Egypte, et il est venu pour connaître le point de vue égyptien sur le terrorisme qui enflamme les régions arabes », affirme Mohamad Al-Orabi, ancien ministre des Affaires étrangères et membre de la commission des affaires étrangères au parlement. Il insiste également sur l’importance de cette visite car, selon lui, il s’agit « d’une visite exploratoire qui survient après l’amélioration des relations entre Le Caire et Washington avec l’arrivée de l’Administration Trump. L’Egypte et la nouvelle Administration américaine ont des points de vue convergents sur plusieurs dossiers régionaux, notamment la lutte contre le terrorisme et la coopération militaire ».
Un responsable gouvernemental ayant requis l’anonymat indique que la coopération militaire englobera le développement des capacités techniques de lutte contre le terrorisme, notamment en fournissant à l’Egypte des armes spécifiques afin d’être plus efficace dans le Sinaï, et de développer les échanges de renseignements. Concernant la lutte contre le terrorisme, Gihad Ouda, professeur de sciences politiques à l’Université de Hélouan, analyse ce dossier : « Le terrorisme est devenu une menace claire pour les Etats-Unis et pour les pays arabes. En outre, le conflit dans la région de la mer Rouge reflète une tension entre les pays arabes et pourrait avoir un impact négatif sur les pays occidentaux. C’est pour cela que la lutte contre le terrorisme a été le sujet le plus important de cette visite ». Ouda aborde le dossier de l’Iran : « L’Iran est une menace pour la sécurité et la stabilité de la région. Cette situation exige une coopération entre les Etats-Unis et les pays de la région. Une telle coopération aidera l’Egypte dans sa guerre contre le terrorisme ».
Pour Kamal Amer, président de la commission de la défense et de la sécurité nationale au parlement, le but de cette visite n’était pas seulement de renforcer la coopération militaire, mais aussi d’aborder le point de vue de l’Egypte sur les événements enflammant la région, notamment en Iraq, en Syrie, au Yémen et au Soudan. L’idée de créer une alliance arabe contre l’Iran et les groupes terroristes a été soulevée durant la réunion.
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