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Coupure de presse: De la facture sociale aux réfugiées syriennes

Najet Belhatem, Lundi, 15 avril 2013

Morsi promet de régler les problèmes économiques en six mois. Il appelle à une autre révolution. Le procès de Moubarak et de l’activiste Hassan Moustapha. Et flashs sur la femme. Place aux éditos.

Morsi a déclaré durant son voyage au Soudan que les problèmes économiques de l’Egypte seront réglés dans six mois au cas où la coopération des pays frères et amis serait réalisée, sinon, cela prendra 9 mois si on compte sur tous les citoyens.

Dans le quotidien Al-Masry Al-Youm, l’éditorialiste Mohamad Al-Khezendar a répondu à ces déclarations en montrant l’impossibilité de réaliser de tels voeux. « Il y a deux problèmes qui entravent l’économie égyptienne actuellement. D’abord, la baisse des réserves en devises, ce qui compromet l’importation des besoins essentiels comme le gasoil et le blé. Ensuite, il y a le déficit du budget de l’Etat, à savoir 12 %. Il est aussi à noter que le gouvernement des Frères musulmans compte sur l’endettement pour régler ces deux problèmes. Personne n’ignore qu’il y a une facture à payer pour régler ces problèmes, et la divergence s’axe autour de la question : qui va payer la facture ? Les détenteurs de capitaux ou les classes les plus pauvres ? Le régime des Frères ne peut pas convaincre ceux qui l’ont élu du plan de suppression des subventions, et en même temps, ne veulent pas faire porter le fardeau à d’autres catégories sociales. Pour preuve, le Sénat a annulé la taxe imposée aux transactions boursières suite aux pressions des acteurs en Bourse ».

Et comme le régime est dans l’incapacité d’imposer la facture à quiconque, le volume de cette dernière va augmenter et va engloutir un taux plus élevé des revenus de l’Etat. « Du coup, la baisse du déficit va être plus difficile (et c’est l’une des conditions du FMI). Cela nécessitera une réduction conséquente des dépenses à la subvention de l’énergie et de l’alimentation. La décision sera dure et son prix social sera élevé et imprévisible. Cela démolira la théorie selon laquelle le crédit du FMI sera un signe de confiance en l’économie égyptienne pour attirer les capitaux. Il est clair que la venue de capitaux ne se fera pas dans un pays aux prises avec les protestations sociales ».

Dans le quotidien Al-Tahrir, le journaliste et présentateur télé Ibrahim Eissa, virulent opposant à Morsi, s’insurge contre les propos de celui-ci. «Quand Mohamad Morsi appelle à une deuxième révolution, nous devons lui demander : Quel rapport aviez-vous avec la première révolution pour appeler à une autre ? ». Eissa conclut dans son article que les propos de Morsi sont un appel à ses troupes parmi les Frères musulmans à faire la révolution contre l’armée : « C’est leur vrai ennemi, et c’est elle qui empêche toute atteinte à la sûreté nationale et l’ouverture des frontières devant le Hamas et devant Al-Béchir pour instaurer le califat ».

La presse s’est aussi attardée sur le fameux procès de Moubarak pour l’assassinat des manifestants, mais un article paru dans Al-Shorouk, signé par Ahmad Al-Sawi, fait le lien entre ce procès et celui de l’activiste Hassan Moustapha : « En voyant l’ancien dictateur dans le box des accusés en train de jubiler, on connaît celui qui lui a donné cette occasion de reprendre du tonus et du prestige, surtout parmi un public qui n’a jamais cru en la révolution ».

Mais au même moment, on jugeait à Alexandrie un révolutionnaire parmi ceux qui se sont révoltés contre Moubarak et ont préparé le terrain à sa chute. Hassan Moustapha est l’un de ces jeunes qui ont affronté le régime Moubarak et son appareil sécuritaire. Il faut savoir que c’est grâce à Hassan Moustapha qui a pris en photo Khaled Saïd, torturé par la police, que l’histoire de ce dernier nous est parvenue et a suscité la colère des jeunes qui ont fait la révolution. Après la révolution, Hassan a continué son combat pour réaliser les objectifs de cette dernière. Mais la police de l’actuel président élu l’a arrêté. Il a été condamné, pour les mêmes raisons que du temps Moubarak, à deux années de prison.

La situation de la femme n’est pas au point non plus. Ces derniers temps, un débat a été soulevé autour des réfugiées syriennes. Les courants islamistes ont appelé dans leur conception de leur venir en aide à les épouser ! Ce qui a poussé le Conseil national de la femme à réagir et à juger que les agences matrimoniales et les associations appartenant aux mosquées exploitent la misère des réfugiées et proposent ces femmes au mariage contre une dot de 500 L.E. Selon le conseil, 12 000 mariages ont été contractés de la sorte, qualifiant cela de traite des blanches et d’infraction directe aux droits de l’homme. Mais un éditorialiste dans le journal Al-Masréyoune, de tendance islamiste, s’est insurgé contre l’action du Conseil de la femme. « La première concernée par cette affaire, ce ne sont pas les conventions internationales, mais l'institution d'Al-Azhar, les grands oulémas, selon l’article 4 de la Constitution de 1912. La différence du pays n’interdit pas les mariages. En revanche, la différence de religion a des règles strictes ». Pour l’auteur, les Syriennes sont des musulmanes, et donc elles peuvent contracter un mariage avec les Egyptiens musulmans sans regard aux conventions internationales, ni le pourquoi, ni le comment du mariage. « Rien n’est au-dessus de la charia. Et selon celle-ci, ces mariages sont corrects ».

Durant la semaine, une autre affaire a fait beaucoup de bruit, celle d’une fille punie par son professeur pour non-port de voile. Le professeur a demandé à toute la classe de frapper sur la tête de la fille en 2e année primaire. « La mère de la fille a indiqué que le professeur et le directeur de l’école qui se trouve à Alexandrie ont présenté des excuses à la petite fille ».

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