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Dr Amr Qandil : Le ministère a déclaré l’état d’alerte maximal et prend toutes les mesures préventives nécessaires

Howaida Salah, Vendredi, 24 mars 2017

3 personnes ont succombé à un virus inconnu dans les hôpitaux des maladies fiévreuses de Abbassiya et d'Imbaba au Caire. Le Dr Amr Qandil, directeur du secteur de la médecine préventive au ministère de la Santé, réagit.

Al-Ahram Hebdo : Les Egyptiens sont inquiets. Quel est ce virus inconnu que l’on dit mortel ?

Amr Qandil : Jusqu’à présent, il est difficile de déterminer s’il s’agit d’un virus, d’un microbe ou d’un autre type d’infection. Une équipe de spécialistes du ministère de la Santé examine les analyses médicales des personnes atteintes afin d’identifier le virus. Les 11 premières victimes appartiennent à deux familles du quartier de Choubra Al-Kheima dans le gouvernorat de Qalioubiya. Elles ont été atteintes par cette maladie mystérieuse il y a une dizaine de jours. Trois enfants ont péri, six personnes ont été guéries et les deux dernières reçoivent encore des soins médicaux. Les symptômes de cette maladie sont des inflammations intestinales, des vomissements, de sévères diarrhées et des maux d’estomac. Ils évoluent rapidement.

Quelles sont les mesures prises par le ministère de la Santé pour lutter contre la propagation de la maladie ?

— Le ministère a déclaré l’état d’alerte maximal et prend toutes les mesures préventives nécessaires jusqu’à ce que l’on détermine la nature de la maladie. Les mesures de désinfection ont été renforcées dans les hôpitaux des maladies fiévreuses où les équipes médicales sont en état d’alerte pour prévenir toute propagation. Les personnes atteintes — ou suspectées de l’être — ont été mises à l’écart et reçoivent le traitement nécessaire. Les voisins des deux familles touchées par la maladie ont été examinés mais aucun symptôme n’a été détecté chez eux. On a aussi analysé des échantillons d’eau potable et de nourriture ayant été consommées par les familles mais aucune bactérie ou pollution n’ont été détectées. Le ministère envisage de ratisser la région pour identifier le mystérieux virus.

— Comment faites-vous pour soigner les personnes atteintes alors que la maladie n’est pas identifiée ?

— Jusqu’à présent, il n’existe aucune vaccination ou médicament spécifique puisque la nature de la maladie n’est pas encore déterminée. Toutefois, on traite les symptômes avec les médicaments qui leur sont appropriés, c’est-à-dire ceux de la fièvre, de la diarrhée, etc. Je conseille aux personnes qui souffrent de ces symptômes de boire beaucoup d’eau, de prendre des médicaments contre la fièvre et de se rendre dans un hôpital des maladies fiévreuses.

— Pensez-vous qu’il puisse s’agir d’une maladie rare ?

Une maladie est considérée comme rare si elle affecte une personne sur 2 000 ou 2 500. Plus de 30 millions de personnes dans le monde — dont environ la moitié sont des enfants — souffrent de maladies rares, 80 % d’entre elles sont d’origine génétique. Il y a entre 200 et 300 maladies rares en Egypte, et elles peuvent affecter les reins, le foie, les nerfs et de nombreux autres organes.

Malheureusement, il y a parfois des confusions entre les symptômes des maladies rares et ceux des maladies communes. Cela entraîne un retard de diagnostic, laissant la maladie s’aggraver et compliquant son traitement. C’est pourquoi le ministère de la Santé a comme priorité la sensibilisation de la population quant à l’importance d’aller voir un médecin si les symptômes d’une maladie durent plus longtemps que d’ordinaire.

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