L’appel à la désobéissance civile contre le régime lancé par l’opposition et les jeunes Ulras de Masri a tenté des activistes de l’opposition dans d’autres gouvernorats. Ismaïliya, Mahalla, Suez, Alexandrie, Le Caire, et Guiza essayent d’emboîter le pas à Port-Saïd. De leur côté, les partis politiques, sans aller jusqu’à adopter ces appels, ne s’empêchent pas de brandir cette arme comme un dernier recours.
L’objectif premier de cette campagne est la réalisation des revendications de la révolution, tout particulièrement la justice sociale. Mais il s’agit aussi de demander le report des législatives, prévues pour débuter le 22 avril.
Les appels à la désobéissance civile et à la grève générale se multiplient et font ricochet à travers le pays. A Ismaïliya, les forces politiques ont décidé d’appeler au début de la désobéissance civile à des manifestations devant les infrastructures vitales, mercredi 20 février, en signe de solidarité avec les habitants de Port-Saïd jusqu’à la réalisation des demandes du Front National du Salut (FSN) : formation d’un gouvernement de coalition et destitution du procureur général.
Au Caire, des manifestants ont bloqué dimanche 24 l’accès au bâtiment central de l’administration, le Mogamma.
A Kafr Al-Cheikh, des centaines d’ouvriers ont envahi le siège du gouvernorat afin de protester contre leurs conditions de travail, obligeant les employés à quitter le bâtiment et scandant des slogans hostiles au gouverneur, Saad Al-Husseini, membre des Frères musulmans.
Plusieurs boulangeries à travers le pays ont menacé de se mettre en grève pour protester contre la hausse du prix du blé, une mesure qui pourrait accroître l’impopularité du pouvoir dans un pays où le pain subventionné reste l’aliment de base d’une grande partie de la population.
Mahalla a rejoint le mouvement en stoppant les liaisons ferroviaires qui l’unissent aux autres gouvernorats. Des barrages de pneus incendiés ont été montés sur les routes d’accès.
En réaction, le porte-parole du Conseil des ministres a minimisé le nombre et la portée des actions de désobéissance civile, affirmant en outre que quelques individus ne peuvent pas, à eux seuls, empêcher les employés du gouvernement d’accomplir leur travail.
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