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Violences sectaire: La volonté de résoudre la crise

May Al-Maghrabi, Lundi, 01 août 2016

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu, le 28 juillet, le pape Tawadros II, patriarche de l'Eglise orthodoxe. Une rencontre significative qui intervient suite à des incidents sectaires alarmants.

Violences sectaires :
Al-Sissi a reçu le pape Tawadros, afin de maintenir l'unité des Egyptiens après les incidents sectaires. (Photo : Reuters)

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu jeudi dernier le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, ainsi qu’une délégation des représentants de l’Eglise, dans le palais d’Ittihadiya, au Caire. Objectif : Avorter les tentatives de raviver les tensions sectaires et réaffirmer l’importance de l’unité nationale comme pilier de la stabilité et du développement de la patrie. Evoquant l’importance de maintenir cette unité entre les Egyptiens, le président Sissi a affirmé au pape, lors de la rencontre, que « chrétiens et musulmans sont égaux face à la loi conformément à la Constitution ». Pour sa part, le pape Tawadros II a mis en garde contre l’exploitation des événements confessionnels tragiques par ceux qui veulent aboutir à « la destruction de notre pays ».

Des déclarations qui interviennent à une semaine du meurtre d’un copte par des assaillants musulmans au cours d’une rixe dans le gouvernorat de Minya en Haute-Egypte. « Les responsables de violences et d’attaques à matrice sectaire » seront poursuivis et punis conformément à la loi, avait réagi le président, soulignant qu’il s’agit de « cas isolés ». Et d’ajouter : « Le gouvernement doit prêter attention à toutes les tentatives visant à semer la discorde entre les musulmans et les chrétiens. Le contexte régional perturbé est une preuve de la nécessité de conserver l’unité nationale, l’une des caractéristiques de la société égyptienne qui la protège des tentatives de divisons », a indiqué Al-Sissi. Il a aussi souligné l’importance de concorder les efforts de l’Etat et de la société civile en vue de préserver l’unité nationale et l’identité civile de l’Etat basé sur la citoyenneté. A cet égard, il a mis en relief le rôle de l’éducation et de la culture pour ancrer ces principes. Le pape Tawadros a, pour sa part, remercié le président pour l’invitation, et surtout pour l’intérêt qu’il accorde au dossier des droits des coptes, surtout en ce qui concerne la restauration des églises endommagées par les attaques terroristes et la construction des églises dans les nouvelles agglomérations.

Gestion « sage et patriotique »

Sur un autre volet, le porte-parole de la présidence, Alaa Youssef, a déclaré que le président Sissi a salué la gestion « sage et patriotique » de cette crise de la part de l’Eglise en mettant en garde contre les tentatives de « ceux qui instrumentalisent la religion pour porter atteinte à l’unité nationale et répandre l’extrémisme dans la société ». Le président a aussi salué le rôle joué, lors des crises confessionnelles, par « la Maison de la famille », une organisation formée d’oulémas d’Al-Azhar et de prêtres de l’Eglise copte orthodoxe. « Cette coopération entre Al-Azhar et l’Eglise en vue de promouvoir la coexistence pacifique doit être renforcée », a recommandé le président. Le grand imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb, était déjà intervenu par le biais d’une déclaration publique dans laquelle il invitait les habitants de la région de Minya, théâtre de violence sectaire, à choisir le chemin de la raison pour empêcher la propagation de la sédition sectaire. L’organisation « Initiative égyptienne » a comptabilisé au moins 77 épisodes, plus ou moins graves, de violence sectaire intervenue dans la région de Minya depuis janvier 2011, date de la révolution.

Une rencontre qui a été qualifiée par l’Eglise de « bon augure ». Selon l’évêque Paula, responsable des relations publiques à l’Eglise, l’invitation du président Sissi au pape a rassuré la communauté copte, indignée de la violence répétitive contre les chrétiens. Plus important, selon lui, cette rencontre a permis de donner un coup de pouce au projet de loi sur la construction des églises. « Le projet de loi devra être discuté la semaine prochaine au parlement. Après cette rencontre entre le président et le pape, on a discuté avec le conseiller Magdi Al-Agati des articles controversés de la loi et l’on est parvenu à un consensus sur la majorité de ces articles », a indiqué l'évêque Paula, saluant une volonté politique de régler ce dossier.

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