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Al-Badri Farghali : Nous voulons un seuil minimum pour les pensions de retraite

May Atta, Mardi, 21 juin 2016

3 questions à Al-Badri Farghali, président du syndicat général des Retraités.

Al-Badri Farghali, président du syndicat général des Retraités.
Al-Badri Farghali, président du syndicat général des Retraités.

Al-Ahram Hebdo : Le syndicat des Retraités a organisé un sit-in cette semaine rue Talaat Harb au Caire. Quelles sont vos revendications ?

Al-Badri Farghali : Nous voulons que le gouvernement mette fin à son emprise sur l’argent des pensions de retraite. Il faut souligner que le total des cotisations versées par les citoyens pour les pensions de retraite a atteint 620 milliards de L.E., dont 450 milliards se trouvent au Trésor public sous forme de certificats d’investissement avec un intérêt de 8 % seulement. Le problème réside dans les 162 milliards de L.E. qui restent. Depuis 2006, nous ne savons rien de cette somme d’argent. Nous avons posé la question à maintes reprises à plusieurs responsables, mais en vain. Le vice-ministre des Finances pour les affaires du Trésor public, qui est le premier concerné, a refusé de donner la moindre information à ce sujet.

A l’époque, des députés avaient demandé un éclaircissement sur cette affaire. On leur avait alors répondu que ces sommes étaient consacrées aux allocations sociales ou utilisées pour « mettre en application des décisions de haut niveau ».

— Voulez-vous donc dire que ces sommes ont été détournées par l’Etat ?

— Une partie de cette somme est effectivement allouée aux allocations sociales, mais une grande partie est placée dans des investissements à risque.

Quant à notre rôle, il est central dans cette affaire. Qui d’autre, à part nous, lutte pour le respect des droits des retraités ? Nous allons prochainement rencontrer des députés à qui nous demanderons de faire pression en vue d’une intervention des organismes de contrôle financiers, afin d’éclaircir cette affaire.

— Le syndicat a récemment réclamé une pension minimum pour les retraités. Cette demande a-t-elle été entendue ?

— L’Egypte compte 9 millions de retraités, dont 5 millions touchent 500 L.E. par mois. Une somme dérisoire qui ne peut en aucun cas couvrir les besoins de la vie quotidienne. L’article 27 de la Constitution exige un minimum pour les pensions de retraite à l’instar du minimum de salaires, à savoir 1 200 L.E. La Cour administrative a approuvé cet article. Mais le gouvernement ferme les yeux et ne respecte ni la Constitution, ni la justice.

J’ai essayé maintes fois de rencontrer la ministre de la Solidarité sociale qui ne s’est jamais rendue disponible. La seule réponse qui m’est parvenue a été : « Il n’y a pas d’argent ! ». Je me suis donc tourné vers le parlement dans l’espoir qu’il accorde plus d’importance à ce dossier. Je ne pense pas qu’il y ait de solution unique et immédiate à ce problème, car la corruption est de mise. La seule solution possible à mes yeux serait que l’Organisme national pour les assurances sociales soit un organisme indépendant. C’est une mesure qui me semble indispensable dans le contexte actuel.

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