
Les charge de travail est épuisante pour les écoliers.
La campagne lancée sur Facebook réunit 16 000 mères d’élèves. Il s’agit de dénoncer la surcharge des manuels scolaires jugés «
indigestes » pour beaucoup de parents. «
Les manuels scolaires sont énormes et inefficaces, cela épuise les élèves et ne développe pas leur créativité », affirme Fadia, mère d’un élève de préparatoire. Samedi, une délégation de mères d’élèves a rencontré le ministre de l’Education, Al-Hilali Al-Cherbini, et celui-ci a accepté de supprimer certains chapitres jugés trop «
indigestes », et a promis une réforme globale des manuels scolaires. «
Le système éducatif souffre depuis des années d’une accumulation de problèmes. Il faut remédier au problème du surnombre des élèves dans les classes. Il faut revoir les programmes scolaires et améliorer la performance des professeurs », a déclaré le ministre lors de cette rencontre.
Le fardeau que représentent les cours particuliers sur le budget de la famille est un autre malaise évoqué par les mères d’élèves qui réclament l’annulation des notes sur les travaux d’années, exploitées par certains enseignants pour obliger les élèves à prendre des cours particuliers. Naglaa Fathallah, mère de deux enfants au cycle primaire, explique les raisons pour lesquelles elle a rejoint la campagne lancée sur Internet. « On ne donne pas aux enfants le temps de respirer. Les manuels sont monotones », se plaint Fathallah. Même son de cloche pour Naglaa Saïd, qui appelle à une réforme radicale du système éducatif, qu’elle qualifie de stérile. « C’est le ras-le-bol. Ceux qui rédigent les manuels scolaires ne sont que des fonctionnaires bureaucrates qui n’ont ni vision ni stratégie », s’indigne-t-elle.
Mayada Mohamad, fondatrice de la page Tamarrod, réclame la suppression des répétitions dans les manuels scolaires. « Des parties de certains manuels scolaires sont répétées dans d’autres manuels. C’est aberrant ! », critique-t-elle. Pour Abdel-Hafez Taël, chef du Centre égyptien pour les droits de l’éducation : « Le problème des manuels réside dans la qualité du contenu et non dans la quantité des matières enseignées. L’absence de vision a mené à cette détérioration de l’éducation. Il suffit de mentionner que sur 140 pays, l’Egypte occupe la 139e place quant à la qualité de l’éducation », déplore-t-il.
Changement radical
Des problèmes que le ministère reconnaît, et il promet d’y remédier. Béchir Hassan, porte-parole du ministère de l’Education, précise que « le ministère procède à une réévaluation du système éducatif dans son ensemble, et cela inclut les manuels scolaires, l’amélioration du niveau des professeurs ainsi que les méthodes d’enseignement ». Il affirme qu’à partir de l’année 2016-2017, il y aura un changement radical dans le système éducatif. « Le contenu des manuels scolaires sera basé sur la créativité et les capacités mentales de l’élève. Mais cette réforme ne pourra pas se faire du jour au lendemain », indique Hassan. Depuis la fin des années 1980, les gouvernements successifs ont élaboré des plans pour développer l’enseignement. Depuis la révolution de 2011, plusieurs ministres ont essayé d’innover, mais vu les changements politiques rapides, personne n’a eu vraiment le temps de mettre en place un plan de développement sérieux. Aujourd’hui, l’Egypte a besoin d’un vrai changement au niveau de l’enseignement, afin de réaliser un vrai développement. C’est pourquoi la nouvelle Constitution a augmenté le budget du ministère. Mais selon le spécialiste Kamal Moghis, la solution réside dans la bonne gestion du budget consacré à l’éducation. Il indique que les salaires et les frais d’imprimerie des manuels scolaires avalent 85 % de ce budget. « La réforme doit commencer par une bonne formation des enseignants qui constituent l’élément essentiel du processus éducatif », conclut Moghis.
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