
La participation de Sissi au sommet vise à renforcer les relations avec les pays africains.
(Photo : AP)
Sous le thème «
2016, année africaine des droits de l’homme » avec un accent particulier sur les droits des femmes, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a participé au 26e sommet africain tenu les 30 et 31 janvier dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Selon le porte-parole de la présidence de la République, Alaa Youssef, «
la participation du président Sissi au sommet s’inscrit dans le contexte d’une volonté de renforcer les relations avec les pays africains. Et cette volonté émane d’une conviction que la paix et la stabilité doivent régner sur le continent africain, que les conflits doivent être réglés et le développement économique relancé ».
Durant sa présence à Addis-Abeba, le président Sissi a eu l’occasion de tenir plusieurs rencontres avec les dirigeants africains dont le président kényan, Uhuru Kenyatta, et le président somalien, Cheikh Hasan Mahmud. Mais la rencontre la plus importante était celle qui a réuni le chef de l’Etat avec le premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. « Je crois que cette rencontre avait une importante toute particulière pour l’Egypte, car elle a coïncidé avec les dates des négociations autour du barrage de la Renaissance. C’était une opportunité pour l’Egypte de faire avancer les négociations sur le barrage, bloquées depuis quelques mois », analyse Hicham Mourad, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. Le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a qualifié de « positive » la réunion entre le président égyptien et le premier ministre éthiopien.
« Il a été convenu de relancer le rôle du comité tripartite entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. Celui-ci se réunira prochainement à une date qui reste à déterminer », a déclaré Choukri, affirmant que Desalegn a accepté l’invitation du président Sissi pour assister au Forum de l’investissement en Afrique que l’Egypte doit accueillir à la station balnéaire de Charm Al-Cheikh les 21 et 22 février prochain. « La visite du premier ministre éthiopien en Egypte sera une chance pour communiquer avec les investisseurs égyptiens et apprendre davantage sur leur vision, et créer un climat pour attirer les investissements égyptiens en Ethiopie », a déclaré Choukri.
A la veille du sommet, le président Sissi avait assisté avec les dirigeants et chefs de gouvernement de 53 pays africains à la réunion du Conseil exécutif de l’Union Africaine (UA), présidée par le président équato-guinéen, Obiang Njima. Durant cette réunion, l’Egypte a été élue membre du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, décrochant le siège réservé à l’Afrique du Nord, pour un mandat de 3 ans. 47 des 53 pays africains ont soutenu la candidature de l’Egypte à ce siège.
Un rôle efficace
C’est là l’autre événement important pour l’Egypte durant ce sommet. Le Conseil de paix et de sécurité est l’organe permanent de l’Union africaine chargé de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmad Abou-Zeid, l’élection de l’Egypte au sein de ce conseil permettra au Caire de jouer un rôle efficace pour « soutenir et renforcer la paix et la sécurité dans le continent africain ». Au-delà de toutes ces considérations et comme l’explique le politologue Ahmad Youssef, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, la participation de l’Egypte à ce sommet africain confirme les nouvelles orientations du Caire sur la scène africaine.
« C’est la quatrième échéance africaine à laquelle le président Sissi assiste depuis son arrivée au pouvoir en juin 2014, et cela a bien évidemment une portée symbolique », affirme Youssef. Très active sur la scène africaine sous l’ancien président Gamal Abdel-Nasser, l’Egypte s’est éclipsée quelque peu sous Moubarak, surtout après l’attentat manqué contre ce dernier en 1995. « Aujourd’hui, le président Sissi essaie d’inverser la tendance et d’être plus présent sur la scène africaine », explique Youssef.
Lien court: