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Les marques de l’Etat islamique

May Atta, Mercredi, 13 janvier 2016

Plusieurs attaques terroristes ont eu lieu cette semaine au Caire et à Hurghada, prenant pour cible des installations touristiques ou visant des officiers. Il s'agirait d'une tentative pour détourner l'attention de la sécurité hors du Sinaï.

Hurgada

Trois attaques en une semaine, le terrorisme a de nouveau frappé en Egypte. Le 7 décembre, des hommes armés circulant en moto ont ouvert le feu sur des touristes devant un hôtel de l’avenue Al-Haram, menant aux pyramides de Guiza, au sud-ouest du Caire. L’attaque n’a pas fait de victimes.

Le lendemain, le 8 décembre à Hurghada sur la mer Rouge, 3 hommes armés ont fait irruption dans un hôtel touristique d’Hurghada, le Bella Vista, sur les bords de la mer Rouge, une destination très prisée des touristes, située à environ 500 km au sud du Caire. Les assaillants, armés de couteaux, ont tenté d’entrer dans l’hôtel en passant par le restaurant de l’établissement qui donne sur la rue. Trois touristes européens, deux Autrichiens et un Suédois ont été blessés. L’un des assaillants a été tué et un autre grièvement blessé, alors qu’il tentait de s’enfuir. Les touristes souffrent de blessures à l’arme blanche, mais leur état est stable, selon le ministère de la Santé. Enfin, le 9 décembre, à Guiza, c’est un colonel de police qui a été abattu par des hommes armés.

L’organisation Etat islamique a revendiqué les deux attaques de Guiza. Ces attaques interviennent au moment où l’armée mène une vaste offensive dans le Sinaï contre le terrorisme. Le 1er janvier, l’armée de l’air a tué 12 membres de Province du Sinaï, un groupe local affilié à l’EI opérant dans le nord du Sinaï. L’attaque, menée avec des hélicoptères Apache, a ciblé des installations appartenant à ce groupe autour de la ville du Cheikh Zoweid, qui a longtemps été un foyer pour les extrémistes. L’armée et la police mènent également des opérations au sol dans les zones d’Al-Arich, de Cheikh Zoweid et de Rafah, ainsi qu’au centre du Sinaï, pour traquer les terroristes. Fait remarquable : c’est la première fois depuis des mois que des opérations de cette envergure soient commises hors du Sinaï.

Soulager la pression

Kamal Habib, spécialiste des groupes islamistes, explique : « Les militants de l’EI sont acculés dans le Sinaï depuis des mois. Ces opérations ont deux objectifs : soulager la pression qui pèse sur les terroristes dans la péninsule du Sinaï et affaiblir le tourisme et l’économie », analyse-t-il.

Et d’ajouter que ces groupes essayent de propager un climat d’insécurité, surtout à l’approche du 25 janvier, qui marque cette année le 5e anniversaire de la révolution qui a chassé du pouvoir l’ancien président Hosni Moubarak.

Depuis la destitution de l’ancien président Mohamad Morsi, l’armée et la police sont engagées dans une âpre guerre contre le terrorisme, notamment dans le Sinaï, où le groupe Province du Sinaï est particulièrement actif. Ahmad Ban, un autre spécialiste des mouvements islamistes, explique : « L’attaque d’Hurghada a été exécutée par des amateurs. Il ne s’agit assurément pas de militants de l’Etat islamique, mais plutôt des jeunes qui sont influencés par les idées du groupe », affirme Ban.

Ces attaques risquent de porter un nouveau coup au tourisme déjà très affecté. Le ministre du Tourisme, Hicham Zaazoue, qui s’est rendu sur place, a affirmé que les assaillants avaient « agi seuls », et que l’enquête se poursuivait. L’Etat islamique avait déjà revendiqué plusieurs attaques terroristes en Egypte, dont l’attentat contre le procureur général Hicham Barakat au mois d’août, et la chute d’un Airbus A321-200 russe, le 31 octobre, dans le Sinaï avec 224 personnes à bord.

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