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Opposition : En quête d’unité

May Atta, Mardi, 15 janvier 2013

En pleine concertation électorale, les partis du Front du Salut National (FSN) présenteront bientôt leurs listes communes pour les législatives. Mais derrière l’unité affichée se cachent de nombreuses dissensions.

Opposition

Dimanche, lors d’une réunion au siège du parti du néo-Wafd, le FSN a décidé de disputer les prochaines élections législatives dans toutes les circonscriptions. Des listes communes seront présentées, même si certaines sources n’excluent pas d’inscrire deux listes différentes dans certaines circonscriptions.

D’après Mahmoud Al-Alayli, nouveau porte-parole du Front, celui-ci sera un concurrent crédible dans toutes les circonscriptions, car il promet une représentation forte des femmes et des jeunes. Actuellement, les partis composant le Front sont en train d’établir les critères de retenue des candidats avant de procéder au choix. C’est le Front qui établira ensuite le quota attribué à chaque parti et l’emplacement des divers candidats sur les listes.

Le Front du salut national s’est constitué comme force d’opposition au lendemain de la déclaration constitutionnelle du 22 novembre, où le président Morsi s’est octroyé des pouvoirs exceptionnels. Il rassemble des personnalités publiques issues des mouvements et partis libéraux et de gauche, comme Al-Dostour, parti de Mohamed ElBaradei, le Parti nassérien, le Rassemblement, le Wafd, etc. Si ce Front a fait du forcing pour provoquer l’annulation de la déclaration constitutionnelle, il n’a pas réussi à empêcher la ratification de la Constitution.


S’unir face aux islamistes

Si le Front se présente comme principal opposant aux islamistes, les différences idéologiques classiques entre les libéraux et les forces de gauche pourraient à terme mener à sa dissolution. L’option de faire deux listes, une libérale et une de gauche, n’est à l’heure actuelle pas encore exclue. Deux autres incertitudes pèsent sur la coalition. Certains des membres de la coalition sont accusés de négocier unilatéralement des alliances avec des partis qui ne font pas partie du Front : ainsi Al-Dostour aurait mené des pourparlers avec l’Egypte forte de l’ex-Frère musulman, Abdel-Moneim Aboul-Foutouh, ce que les deux partis ont nié en bloc. Des enjeux de pouvoir internes plombent aussi cette récente union. Des partis assez forts pour envisager de faire cavalier seul lors des élections, notamment le Wafd, cherchent à placer leurs candidats en tête des listes électorales et à placer le plus grand nombre possible de leurs candidats sur les listes. Les grands perdants seront les petits partis, peu à même de rivaliser avec l’ambition des grands. Un autre point faible de cette alliance est le refus de plusieurs mouvements révolutionnaires, comme le 6 Avril, de s’y associer, à cause de la présence de plusieurs personnalités de l’ancien régime.

Voulant sauver l’unité coûte que coûte, les dirigeants du Front répètent à l’envi que l’objectif premier est d’opposer une forte résistance aux islamistes lors des prochaines élections. A cette fin, ils ont formé un comité des sages regroupant des dirigeants des divers partis ainsi que des personnalités publiques pour régler toute divergence prévisible entre les candidats. Amr Moussa, candidat malheureux à la présidentielle, président du parti de la Conférence et membre du Front, a déclaré : « L’unité du Front est une question de vie ou de mort dans cette période où se dessine le paysage politique du pays ».

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