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La course aux législatives est lancée

Dalia Abdel-Salam, Mardi, 01 septembre 2015

Le calendrier des élections législatives a été rendu public dimanche par la Haute Commission électorale. Elles auront lieu du 17 octobre au 2 décembre.

législatives
Le processus électoral qui s'étalera sur 3 mois sera le plus long de l'histoire de l'Egypte.

Le calendrier des élections législatives a été rendu public dimanche par la Haute Commission électorale. Selon le président de la commission, Ayman Abbas, les élections auront lieu sur deux étapes, la première regroupera 14 gouvernorats : Guiza, Fayoum, Béni-Soueif, Minya, Assiout, Al-Wadi Al-Guédid, Sohag, Qéna, Louqsor, Assouan, la Mer Rouge, Alexandrie, Béheira et Marsa-Matrouh. Le scrutin de cette 1ère étape se déroulera les 17 et 18 octobre 2015 à l’étranger et les 18 et 19 octobre 2015 en Egypte. La deuxième étape aura lieu dans 13 gouvernorats : Le Caire, Qalioubiya, Daqahliya, Ménoufiya, Gharbiya, Kafr Al-Cheikh, Charqiya, Damiette, Port-Saïd, Ismaïliya, Suez, le Nord- Sinaï et le Sud-Sinaï. Le scrutin se déroulera à l’étranger le 30 novembre et le 1er décembre. Tandis qu’en Egypte, il se déroulera les 1 et 2 décembre 2015. Les candidats ont été invités à présenter leurs documents de candidature à partir du 1er et jusqu’au 12 septembre 2015 de 9h à 17h. Pour être accepté comme candidat, il faut remplir un certain nombre de critères, dont celui d’être de nationalité égyptienne, d’être inscrit sur les listes électorales, d’être âgé de plus de 25 ans, et d’avoir accompli son service militaire ou en avoir été exempt.

Mode de scrutin et dépenses électorales

Les élections se dérouleront conformément au scrutin uninominal (pour 444 sièges) et le scrutin de liste absolu (pour 120 sièges). 5 % des députés seront nommés directement par le président de la République. Pour le scrutin uninominal, le candidat doit remplir un formulaire et le présenter en personne devant la commission électorale de son gouvernorat ou bien l’envoyer avec une personne qui le représente d’une manière officielle. En ce qui concerne le scrutin de liste, les demandes de candidature doivent être présentées directement dans les circonscriptions qui suivent ce système. Les listes à 15 sièges, au nombre de 2, doivent comprendre au minimum 3 chrétiens, 2 ouvriers ou paysans, 2 jeunes, un handicapé et un Egyptien qui vit à l’étranger. Et parmi les 15 candidats, 7 au moins doivent être des femmes. Les listes à 45 sièges, également au nombre de 2, doivent compter au minimum 9 chrétiens, 6 ouvriers ou paysans, 6 jeunes, 3 handicapés et 3 Egyptiens vivant à l’étranger, avec un taux de représentation pour les femmes qui s’élèvent à 50 %. Dans le scrutin uninominal, chaque candidat devra débourser 3 000 L.E. pour garantir le sérieux de sa candidature devant le tribunal de première instance. Tandis que la liste de 15 sièges payera 6 000 L.E. et la liste de 45 18 000 L.E. Un comité d’examen des demandes de candidatures travaillera pendant 12 jours et publiera la liste des candidats. Le candidat ne trouvant pas son nom dans la liste finale peut présenter un recours devant le comité. Et celui-ci devra donner sa décision finale dans les 5 jours qui suivent. Concernant les dépenses électorales, elles sont plafonnées à 500 000 L.E. pour les candidats du scrutin uninominal, à 2 500 000 pour ceux de la liste de 15 sièges et à 7 500 000 pour la liste de 45 sièges. Les candidats sont autorisés à recevoir des donations de particuliers ou de partis politiques, à condition que celles-ci ne représentent pas plus de 5 % de la somme maximale des dépenses (500 000 L.E. pour les candidats du scrutin individuel). Le candidat doit présenter à la commission électorale une liste des personnes ou des partis qui ont présenté des dons et les sommes fournies. Il est en revanche interdit de recevoir des donations d’un individu étranger ou d’une organisation étrangère. Chaque candidat est tenu d’ouvrir un compte à la Banque Nationale ou Banque Misr et y déposer les sommes consacrées à la campagne électorale, et il est interdit de financer la campagne à travers d’autres comptes.

Critiques des partis

La classe politique est très critique à l’égard du calendrier électoral. « Personnellement, je croyais que la porte des candidatures ne serait ouverte qu’après le grand Baïram, c’est-à-dire après le 22 septembre, mais je n’ai jamais imaginé la date du 1er septembre », indique Bassel Adel, un ancien membre du parti des Egyptiens libres, qui se présente en tant qu’indépendant. Il explique que cet emploi du temps va « bouleverser » les partis politiques. « Les partis n’ont pas fini la préparation des listes ou des alliances, ils n’ont même pas décidé des circonscriptions dans lesquelles il vont présenter leurs candidats », assure pour sa part Magdi Charabiya, secrétaire général du parti du Rassemblement. « Comment annoncer le 30 août que les candidatures seront ouvertes le 1er septembre ? Les candidats doivent présenter un casier judiciaire vierge, ce qui prend du temps. La commission aurait dû nous laisser une semaine ou 10 jours pour préparer les documents nécessaires », commente Charabiya. La plupart des partis politiques, actuellement engagés dans des tractations préélectorales s’attendaient à ce que les candidatures soient ouvertes à la mi-septembre. Mais ils ont été pris de court par le nouveau calendrier. Le processus électoral, qui s’étendra sur 3 mois de septembre à décembre, sera long et éprouvant. Il mettra à rude épreuve non seulement les candidats, mais aussi les appareils de sécurité, qui seront chargés de sécuriser le scrutin. La Haute Commission électorale a annoncé que 87 ONG (81 égyptiennes et 6 étrangères) seront autorisées à superviser le scrutin.

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