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Un pic saisonnier, rien de plus

Dalia Abdel-Salam, Mardi, 18 août 2015

Selon les services météorologiques, la vague de chaleur est due à des vents chauds provenant d'Inde. Elle est surtout aggravée par un taux d'humidité extrêmement élevé.

La vague de chaleur qui frappe l’Egypte depuis quelques jours alimente les interrogations. A quoi est-elle due, et jusqu’à quand va-t-elle durer ? « L’Egypte connaîtra la chaleur avec une humidité élevée jusqu’à la dernière semaine du mois d’août. Les températures se situent aux alentours de 38 degrés Celsius à l’ombre », explique Wahid Séoudi, de l’Autorité météorologique égyptienne. Selon lui, cette vague de chaleur due à des vents chauds qui proviennent d’Inde à travers l’Arabie saoudite « n’a rien d’exceptionnel ».

Les météorologues affirment en effet que les températures ne sont pas tellement plus élevées que les normales saisonnières. « Nous sommes à 3 ou 4 degrés au-dessus des normales saisonnières. Il n’y a donc pas d’apocalypse comme tendent à montrer certains médias », explique Séoudi. Ce qui contribue, selon lui, au sentiment de malaise ressenti par la population ce sont les taux élevés d’humidité.

« Le taux d’humidité a atteint les 83 %, ce qui est énorme », ajoute Séoudi.

Quand il fait chaud, l’être humain utilise la transpiration pour refroidir son corps et le garder à une température de 37 degrés. Par les pores de la peau, l’organisme évacue la sueur qui, en s’évaporant, refroidit le corps. Pour atteindre l’évaporation, l’eau prend de la chaleur au corps. Or, ce mécanisme est perturbé si le taux d’humidité ambiant est élevé. L’humidité de l’air ambiant empêche la sueur de s’évaporer, l’air étant déjà saturé par de la vapeur d’eau. La sueur reste donc collée à la peau, et le refroidissement du corps ne peut plus s’effectuer normalement. D’où le sentiment de malaise.

Certains attribuent la vague de chaleur au phénomène des changements climatiques. Mais pour le Dr Mohamad Eissa, ancien président de l’Autorité météorologique égyptienne, la canicule n’a rien à voir avec ce phénomène. « Bien que nous ayons des températures plus élevées que la moyenne saisonnière, cette vague de chaleur est normale. Le mois d’août est connu pour être le mois le plus chaud de l’année. Le problème est que les facteurs qui affectent les températures sont multiples et difficiles à comprendre. Il y a 33 facteurs qui affectent les températures, dont l’activité solaire », explique le Dr Eissa. Il explique qu’au cours des dernières années, plusieurs vagues de chaleur ont eu lieu. « Ces vagues sont dues au phénomène des éruptions solaires et non pas aux changements climatiques », affirme le Dr Eissa. Ces éruptions se produisent, selon lui, selon des cycles réguliers. La dernière éruption a ainsi eu lieu en 2003. Et cette année-là a témoigné d’une grande vague de chaleur qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes dans le monde. « Si cette vague de chaleur était due aux changements climatiques, nous aurions eu la même vague de chaleur tous les ans, suivie d’un hiver très froid et des inondations. Or, cela est loin d’être le cas », assure le Dr Eissa. Et de conclure : « Si au cours des prochaines années, ce phénomène de chaleur élevée se reproduit nous pourrons à ce moment-là parler de changements climatiques. Sinon, c’est une vague de chaleur normale due probablement aux éruptions solaires ».

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