La HCE a ouvert la porte des inscriptions pour les ONG qui souhaitent participer à la surveillance du scrutin. (Photo : AP)
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Les élections législatives auront lieu avant la fin de l’année », avait annoncé le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Le chef de l’Etat a promulgué, samedi dernier par décret, deux lois nécessaires au déroulement des élections : la loi sur le Conseil des députés et celle sur l’exercice des droits politiques.
La loi sur le découpage électoral avait été promulguée en juillet dernier. Elle stipule que le prochain parlement comprendra 596 sièges dont 448 pourvus au scrutin individuel, 120 pourvus au scrutin de liste et 28 pourvus par nomination directe par le président de la République.
La Haute Commission Electorale (HCE) doit déterminer la date des élections après les célébrations du Nouveau Canal de Suez prévues le 6 août. La commission était réunie cette semaine pour discuter les préparatifs des élections. « Nous coordonnons avec les autorités judiciaires afin de déterminer le nombre de juges qui contrôleront les élections. Les juges qui seront choisis seront loin de toutes tendances politiques et ne mélangent pas le travail judiciaire avec la politique », a déclaré le porte-parole de la commission, Omar Marwan.
Le problème principal auquel la commission est confrontée est la protection des juges. Celle-ci s’annonce problématique, surtout dans les gouvernorats frontaliers, comme le Nord-Sinaï où le groupe islamiste Ansar Beit Al-Maqdès est très actif. Des mesures doivent également être prises pour sécuriser les bâtiments officiels comme le parlement.
La HCE a, par ailleurs, ouvert la porte des inscriptions pour les ONG qui souhaitent participer à la surveillance du scrutin. Et un système de vote électronique sera introduit pendant les élections, tandis que des écrans de télévision géants diffuseront le déroulement du vote et les résultats.
La plupart des partis politiques ont commencé également à se préparer en vue du scrutin. Magdi Charabia, secrétaire général du parti de Rassemblement, déclare : « Nous avons une quarantaine de candidats indépendants, et nous n’avons pas encore décidé au sujet des sièges pourvus au scrutin de liste. Nous voulons que ces élections se tiennent pour avoir un parlement. Sûrement, il ne sera pas parfait, car le scrutin individuel va permettre à beaucoup d’indépendants d’entrer au parlement, ce qui fait que la majorité ne sera pas harmonieuse ».
Par ailleurs, Mohamad Aboul-Ghar, président du Parti égyptien démocratique, affirme que son parti a commencé à se préparer. « Nous avons 80 candidats indépendants », dit-il. Il critique le scrutin de liste absolu utilisé pour ces élections qui, selon lui, n’assure pas une représentativité équitable pour les partis.
Loin des objectifs du 25 janvier
Pour la plupart des partis politiques, le scrutin de liste absolu ne réalise pas les objectifs de la révolution du 25 janvier, car il ne donne pas la chance à tous les courants et tous les partis politiques d’être représentés au parlement. Ce scrutin va aider, d’après eux, les anciens cadres du régime de Moubarak à revenir avec force au sein du nouveau parlement. En outre, les Frères musulmans présenteront des candidats de deuxième et de troisième rangs qui ne sont pas connus et peuvent, avec ce système, obtenir un tiers des sièges facilement.
Hossam Al-Khouli, vice-président du Néo-Wafd, affirme que son parti n’a pas encore choisi ses candidats, mais qu’il sera présent au sein de la coalition Fi Hob Masr (pour l’amour de l’Egypte), une coalition regroupant des personnalités soutenant le président Sissi. Il pense que les procédures et les lois qui organisent les élections sont « convenables ».
« La lutte contre le terrorisme et les mauvaises conditions économiques ne doivent pas nous détourner des élections. Nous devons commencer par former un parlement », affirme Al-Khouli.
Quant à Abdel-Ghaffar Choukr, du parti de la Coalition socialiste, il affirme que son parti n’a pas encore réglé la question de sa participation, ou non, aux élections : « Nous avons une réunion vendredi pour régler cette question. Nous refusons le scrutin de liste absolu, nous sommes contre le grand nombre d’indépendants et contre la liste absolue, nous préférons la liste proportionnelle. Les partis qui n’ont pas un grand budget ne peuvent pas réussir à travers ce système. Dans le cas de notre participation, nous aurons 10 candidats indépendants et 3 seulement pour le scrutin par liste ».
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