« Casse, port d’arme blanche, usage de la violence et embuscade contre un officier de police ». L’auteur, selon l’accusation de la cour, est le cheikh Rabea Abou-Eid, ex-porte-parole de la Ligue des oulémas d’Al-Azhar. C’est aussi un non-voyant, natif du village Al-Khiyata à Damiette. « Il a été arrêté en 2014 pour distribution de tracts appelant au boycott de la Constitution. Il a alors été condamné à 6 mois de prison. Mais le jour de sa libération, sa famille a appris qu’il avait été condamné par contumace », rapporte le site d’informations en ligne Masr Al-Arabiya. Or, ce verdict, qui le condamne à 15 ans de prison, est basé sur l’accusation de tir et embuscade contre un officier de police. « Sa fille a révélé que son père a comparu devant la cour la semaine dernière, et le juge a pu voir qu’il est non-voyant. Il a décidé le report du procès au 26 août prochain et refusé la relaxe du cheikh ».

Oum Zein crie son amour

C’est dans la très conservatrice ville de Suez qu’une femme au foyer a défrayé la chronique. C’est cette Egypte de toutes les nuances, car ce qu’a fait Oum Zein dans son élan spontané aurait été une démarche impensable pour beaucoup d’Egyptiennes des quartiers huppés. « Oum Zein a accroché une immense banderole sur la rue Tahrir à Suez. Elle y a écrit des paroles d’excuses pour son mari et signé de son nom ». L’action d’Oum Zein a fait le tour de la presse écrite et en ligne dont le site d’informations dotmisr. Sur la banderole elle a écrit : « Tu me manques, je ne peux pas vivre sans toi ; Je t’aimerai toujours. Ton amour est plus cher que la vie. Je t’aime Yekhreb beit oummak (que la maison de ta mère sois damnée !!!, un juron égyptien) ». Son action a fait beaucoup de vagues, certains n’ont pas du tout aimé, d’autres sont tombés sous le charme. Mais aucune information sur la réaction du mari ! On ne sait pas s’il est revenu — ou pas — dans les bras d’Oum Zein.

Un copte à La Mecque

La Société Suez pour le fer et l’acier a organisé une tombola pour un pèlerinage à La Mecque en 2015. Et c’est un employé copte qui a remporté le voyage. « C’est le premier copte égyptien qui gagne un voyage à La Mecque », commente le quotidien Al-Watan. Ce vainqueur nommé Mina Mahrous Morqos a été pris d’assaut par les médias auxquels il a fait des déclarations très diplomatiques comme s’il s’était retrouvé sur un terrain miné. « C’est une procédure normale que fait la société tous les ans. Les candidats sont choisis de manière aléatoire. Si un copte gagne durant la tombola, son nom est retiré de la liste, et il reçoit une compensation financière. La société pour laquelle je travaille respecte la citoyenneté et l’égalité entre les travailleurs et ne fait aucune discrimination entre musulmans et chrétiens. Cela va de pair avec la politique générale de l’Etat », a-t-il déclaré aux médias.

Un autre copte à Assiout n’a apparemment pas pu profiter de cette « politique générale de l’Etat » dont parle Morqos. « Magdi Farouq Saïd, avocat à Assiout, a déclaré à la presse que le tribunal de la famille d’Assiout en Haute-Egypte a proposé à un mari copte de se convertir à l’islam pour ne pas avoir à divorcer de sa femme. Mais le mari a catégoriquement refusé », rapporte le site d’informations en ligne CoptsToday. La cour a décidé le 30 avril dernier de prononcer le divorce d’un époux copte, Saïd Helmi Naguib, contre sa femme Mariam Samaan après que le premier eut intenté un procès, car sa femme s’est convertie à l’islam. « Mais la cour a d’abord demandé au mari de se convertir lui aussi à l’islam pour éviter le divorce. Après son refus, la cour a décidé de le divorcer », lit-on sur le site qui ajoute : « L’avocat s’est demandé : si une femme musulmane se convertit au christianisme et que son mari demande le divorce, croyez-vous qu’il change de religion pour garder sa femme ? Normalement, tous les Egyptiens sont égaux devant la loi. Mais ce n’est pas le cas ». Il est d’usage que les cours égyptiennes proposent lorsqu’un époux copte se convertit à l’islam, à son partenaire d’en faire de même. Et s’il refuse, le divorce est déclaré. « Par ailleurs, quand l’un des époux coptes se convertit à l’islam, les certificats de conversion d’Al-Azhar stipulent que les enfants mineurs sont automatiquement convertis à l’islam sur la base que la conversion se fait vers la meilleure religion », conclut CoptsToday.