![Marine Le Pen à Al-Azhar](https://french.ahram.org.eg/Media/News/2015/6/1/2015-635687954418318969-831.jpg)
La présidente du parti d'extrême droite français a rencontré le cheikh d'Al-Azhar durant sa visite en Egypte.
L’équipe de Marine Le Pen préparait ce voyage dans la plus grande discrétion depuis près de 6 mois, confie Aymeric Chauprade, le député européen qui l’accompagnait. La candidate à la présidence française a choisi de commencer sa «
tournée du monde musulman » par «
le seul pays de la région qui se présente comme un rempart contre l’islamisme ». Pour la leader du troisième parti politique français, l’Egypte «
est une puissance-clé dans la région, avec laquelle la France doit construire un partenariat stratégique ». Lors de sa conférence de presse organisée à l’hôtel
Four Seasons, dimanche soir, Marine Le Pen a estimé que l’Egypte allait avoir «
un rôle essentiel dans les mois, voire les semaines à venir », en faisant référence notamment à la guerre civile libyenne. Estimant que l’Egypte «
est le pays capable de stabiliser la Libye », elle a plaidé pour la levée de l’embargo. Depuis plusieurs mois, le gouvernement de Tobrouk, soutenu par l’Egypte, demande en effet à l’Onu de lui permettre d’acheter des armes pour affronter les milices qui contestent sa légitimité.
Marine Le Pen a souhaité féliciter le président Sissi pour son action à l’égard des Frères musulmans. Pour elle, l’idéologie est que « Daech » trouve ses racines dans celle de la confrérie. En phase avec les choix « éminemment courageux du président Sissi pour lutter contre l’extrémisme religieux », elle a également assuré sentir « une convergence forte » avec les positions d’Al-Azhar, plus haute autorité de l’islam sunnite. Après cette rencontre, fermée aux journalistes, le cheikh Ahmad Al-Tayeb a souhaité, lui, prendre ses distances avec Marine Le Pen. Dans un communiqué, le Grand Imam lui demande de « revoir et corriger ses opinions à l’égard de l’islam et des musulmans et de prendre en compte le racisme dont sont victimes une partie des musulmans en Europe ». Marine Le Pen, qui avait déclaré à New York Times que « le terrorime islamiste est un cancer de l’islam », a cependant eu le privilège de visiter l’observatoire de l’extrémisme islamiste, un bâtiment au sein de l’institution d’Al-Azhar, qui n’a pas été encore inauguré. Elle espère reprendre à l’avenir une coopération avec l’autorité sunnite. Le cheikh d’Al-Azhar n’est pas le seul responsable religieux à avoir accepté de rencontrer Marine Le Pen. Le pape Tawadros II, lui, a également offert une croix copte, comme le montre une photo du compte Twitter de la dirigeante frontiste.
« Frappée par la francophonie et francophilie du premier ministre égyptien », elle n’a pas manqué de rappeler qu’elle avait aussi des racines égyptiennes. Son arrière-grand-mère suisse avait, en effet, vécu en Egypte, « à Assiout » précise-t-elle. Lors de sa conférence de presse, Marine Le Pen a fustigé « les musulmans qui priaient ostensiblement dans les rues de Paris » et loué l’Egypte qui ne tolérerait pas, selon elle, « ce genre de débordements ». Sa promenade touristique au souk de Khan Al-Khalili ne lui aura, semble-t-il, pas permis de découvrir que les prières du vendredi ont en général lieu autant dans les rues que dans les mosquées du Caire.
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