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Wafd a réussi à finaliser ses élections du comité suprême, rassemblant 55 membres grâce à un changement du règlement du parti, accepté par 1 335 membres de l’assemblée générale.
Hossam Al-Khouli, un des leaders du parti, explique que le changement de règlement a permis d’injecter du sang neuf dans le parti, « La moyenne d’âge des membres du comité suprême est passée à 45 ans au lieu de 60 auparavant. Nous avons augmenté le nombre des membres à 55 au lieu de 50, afin de donner une chance aux plus jeunes. Dans ces élections, 5 jeunes ont été élus. L’année prochaine, ils seront élus par toute l’assemblée générale ».
Le président du parti, Al-Sayed Al-Badawi, est ainsi parvenu à faire tenir les élections malgré l’existence du groupe dirigé par le membre de l’ancien comité suprême, Fouad Badrawi, qui demandait son départ. La crise a éclaté lorsque 8 membres du comité suprême et plusieurs centaines de militants, réunis à Charqiya dans le Delta, ont réclamé le départ d’Al-Sayed Al-Badawi.
Fouad Badrawi n’a pas voulu commenter le déroulement des élections, mais a annoncé la semaine dernière que le parti n’avait plus aucune identité. « Sayed Al-Badawi veut seulement protéger ses intérêts personnels. Il a été complaisant à l’égard de tous les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années. Il était en bonne relation avec les hommes d’affaires de l’ère Moubarak. Après la révolution, il a fait la même chose avec le Conseil militaire. Puis, il a accepté de rencontrer Mohamad Morsi, malgré le refus de tous les partis et les mouvements politiques qui étaient membres du Front national du salut, dont le Néo-Wafd faisait partie ».
La semaine dernière, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a rencontré Sayed Al-Badawi, Faouad Badrawi et plusieurs membres des deux clans du parti. Alaa Youssef, le porte-parole de la présidence, a annoncé après cette réunion, que le président de la république avait demandé à tous les membres de défendre l’intérêt national et de mettre de côté leurs différends et leurs divisions pour affronter les nouveaux défis, notamment les élections législatives.
Al-Sissi a demandé de défendre la continuité du parti du Néo-Wafd, le plus ancien parti en Egypte. Saad Zaghloul, son fondateur, avait ainsi réussi à remporter les élections en 1924 avant de devenir premier ministre.
Le Néo-Wafd souffre, comme les autres partis, d’un manque de popularité et est touché par de nombreuses divisions. Yousri Al-Azabawi, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, explique que « le conflit existant au Néo-Wafd est continuel. Ce parti se repose sur son passé et son histoire, mais il est comme les autres partis, il ne possède pas de vraie popularité. L’assemblée générale du parti ne dépasse pas 3 500 membres. Ce parti a collaboré avec les Frères musulmans, les hommes d’affaires de l’ancien PND et le régime de Moubarak. Le parti n’a pas le pouvoir de changer ses anciennes figures, il a besoin de membres qui défendent leurs propres intérêts, comme le président du parti qui est aussi un grand homme d’affaires ». Après la révolution du 25 janvier, le parti n’a pas opéré de vrais changements et n’a pas su s’ouvrir à la base de la société.
Yousri Al-Azabawi ajoute que « si Al-Badawi reste, le parti ne changera pas ».
Si les élections ont pu se tenir après l’intervention d’Al-Sissi, le parti reste miné par d’importantes divisions et par une incapacité à gagner en popularité.
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