Al-Sissi visite cette semaine Chypre et l'Espagne, afin de poursuivre la coopération déjà entamée avec les deux pays.
(Photo : Mohamad Abdel-Moati)
La tournée européenne du président Sissi commence, ce jeudi, à Chypre. La visite du chef d’Etat à Nicosie fait suite à celle au Caire, en novembre 2014, du président chypriote. Un sommet avait, alors, réuni dans la capitale égyptienne le président Sissi, son homologue chypriote et le premier ministre grec. Les trois responsables avaient alors émis la déclaration du Caire, sorte de pacte de coopération. La visite de Sissi à Chypre fait, également, suite à la visite la semaine dernière au Caire du premier ministre grec. D’après le porte-parole de la présidence égyptienne, l’ambassadeur Alaa Youssef, un sommet tripartite réunira également à Chypre les présidents égyptien et chypriote ainsi que le premier ministre grec. Il s’agit de poursuivre la coopération déjà entamée entre les trois pays. Selon certains observateurs, Le Caire, dont les relations avec la Turquie sont tendues, cherche à former un front anti-turc. Aussi bien la Grèce que Chypre ont des déboires avec la Turquie. Les relations entre l’Egypte et la Turquie se sont dégradées, après la chute de l’ancien président égyptien Mohamad Morsi, suite à la révolution du 30 juin. Le soutien turc à la confrérie des Frères musulmans exaspère Le Caire. La coopération avec la Grèce et Chypre est un message indirect à la Turquie et Israël affirmant que l’Egypte ne restera pas silencieuse face à ses droits perdus durant les dernièress décennies concernant les gisements de gaz naturel dans l’Est de la Méditerranée. L’Egypte est en train de renégocier le tracé de ses frontières maritimes avec Chypre. D’après Heba Al-Marassi, ambassadrice d’Egypte à Chypre, la visite du président Sissi à Chypre est la première d’un chef d’Etat égyptien. «
Il sera aussi question de renforcer les relations économiques, commerciales et politiques », affirme-t-elle. L’Egypte a été l’un des premiers pays à reconnaître la république de Chypre et à établir des relations diplomatiques avec elle en 1960.
Relancer les investissements
Outre Chypre, le chef d’Etat se rendra également en Espagne. Depuis la révolution du 30 juin 2013, l’Egypte est à la recherche d’une ouverture vers les pays européens. L’Espagne, tout comme Chypre d’ailleurs, est membre de l’Union européenne. Or, Le Caire a besoin du soutien de l’Union européenne dans des dossiers comme la Libye et le Yémen. L’Espagne est un pays important qui peut, dans ce contexte, exercer une certaine influence sur la position des autres pays de l’Union. Le président Sissi répond à une invitation du roi d’Espagne, Felipe VI. D’après la présidence égyptienne, Sissi va s’entretenir avec Felipe VI et tiendra aussi une réunion avec le premier ministre espagnol. La visite en Espagne revêt aussi une importance économique. Le président rencontrera durant son séjour les dirigeants de 15 grandes entreprises espagnoles, en présence du ministre espagnol de l’Economie. Selon Saïd Abdallah du ministère de l’Industrie et du Commerce, cette visite va ouvrir la voie aux investissements espagnols en Egypte. « L’Espagne est un partenaire qui a des positions positives avec l’Egypte. La visite du président est un message visant à rassurer les investisseurs espagnols », explique Abdallah. Et d’ajouter que l’Egypte peut profiter de l’expérience espagnole dans le domaine de l’électricité et de la prospection pétrolière. Le montant des échanges commerciaux entre l’Egypte et l’Espagne se chiffre à 1,6 milliard d’euros entre janvier et novembre 2014. Un forum des affaires égypto-espagnoles est tenu tous les six mois. L’Espagne est un pays qui possède donc un poids important en ce qui concerne l’investissement. Il possède aussi une expérience dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, dont l’Egypte peut profiter.
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