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Isabelle Alonso : « Pour moi, l’exil évoque la nostalgie, pas la tristesse »

Rasha Hanafy, Mardi, 16 avril 2013

Isabelle Alonso
Isabelle Alonso

« L’exil est mon pays, je suis fille d’exilés, c’est ma vie, c’est ma réalité ... ». Isabelle Alonso, née en France de parents espa­gnols exilés politiques, avoue porter en elle le déracinement de ses parents. « L’exil est une notion très familière pour moi ... L’expérience est douloureuse mais enrichissante parce que j’ai grandi entre deux langues, deux cultures. Pour moi, elle évoque avant tout la nostalgie. Il y a autant d’aspects réjouissants que d’aspects tristes. L’exil est la découverte d’un autre monde, il comporte beaucoup d’aventures, de plaisirs et de douleurs aussi ».

Pour Isabelle Alonso, journa­liste, essayiste et romancière française, tous les peuples de la Méditerranée ont une culture commune. Dans les pays de ce bassin, il y a beaucoup de pas­sions et de façons pas toujours simples de voir la vie. Il y a éga­lement de la douceur de vivre et bien sûr le soleil.

Féministe, elle a écrit la moitié de ses ouvrages sur les femmes. Elle pense que la cause des femmes est universelle et que, partout, les femmes ont un com­bat commun. Pour l’écrivaine, nous devons être solidaires en permanence avec celles qui n’ont pas eu la chance d’avoir les mêmes droits à la naissance. Il reste beaucoup de choses à faire en France, comme dans d’autres pays, pour les femmes.

Isabelle Alonso redoute le Printemps arabe. « Je suis très inquiète de voir comment un mouvement de liberté pour les femmes dans ces pays a pu se transformer aussi vite en une tentative de limiter leurs droits. Depuis le début, je me suis dit que c’était trop beau pour être vrai. C’est très difficile de convaincre les hommes des droits des femmes. Je dis aux hommes qu’ils doivent laisser les femmes tranquilles (Give them a break !) et les respecter car elles sont les mieux placées pour savoir ce dont elles ont besoin. Leur parti­cipation aux mouvements de révolte démontre qu’elles n’ont besoin de personne pour penser. Je pense que ces femmes ont énormément apporté à la cause féminine ».

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