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Nedim Gürsel : « Mon roman a été censuré »

Rasha Hanafy, Lundi, 15 avril 2013

Nedim Gürsel
Nedim Gürsel

C’est à cause de la censure et des procès intentés contre ses oeuvres qu’il a quitté son pays d’origine, la Turquie. Pour lui, l’exil était au début une contrainte, puis est deve­nu volontaire.

« En 1971, après le coup d’Etat militaire en Turquie, j’ai été condamné à une peine de prison à cause d’un article publié dans un journal. J’ai donc déci­dé de partir pour Paris. Trois ans plus tard, grâce à une amnistie, j’ai pu regagner mon pays. En 1983, mon exil était volontaire : deux de mes oeuvres étaient interdites. Mes livres sont autorisés en Turquie. Mais Les Filles d’Allah a été attaqué pour dénigre­ment des valeurs reli­gieuses. Pourtant, la Turquie est laïque ».

Pour Gürsel, l’espace méditerranéen c’est une sensibilité historique, un échange, une rencontre entre les deux rives. L’auteur insiste en effet sur le fait de mettre l’accent sur les échanges, plutôt que sur les conflits. « Il y a des réfé­rences culturelles com­munes dans cet espace méditerranéen. Les trois religions monothéistes ont cette région en commun. Mais l’écriture est univer­selle ».

Gürsel critique la situation dans les pays du Printemps arabe, notamment en Egypte. « S’il n’y a pas de liberté, il n’y a ni écriture ni création. Les res­ponsables dans ces pays doivent lais­ser les écrivains tranquilles. Ces pays n’évoluent pas vers la démocra­tie, y compris l’Egypte. Il y a beaucoup à faire pour atteindre la démo­cratie. Les régimes ont des lacunes en la matière, même en Turquie. Mon romanen est la preuve » .

Nadim Gürsel est un écri­vain turc vivant entre Paris et Istanbul. Il est l’auteur d’une vingtaine de romans, nouvelles, essais et récits de voyage, pour la plupart tra­duits en français et dans de nombreuses autres langues.

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