Quatre fresques contemporaines géantes en plein coeur des collections dédiées à la peinture française: "l'acte de peindre" est de retour au musée du Louvre à Paris, avec l'exposition d'oeuvres éphémères du peintre belge Luc Tuymans.

Trois des fresques, de cinq mètres par cinq, sont liées, inspirées d'une vidéo YouTube, représentant une palette de peinture en cours de nettoyage ou nettoyée.

Ce choix de peindre des détails agrandis émane du goût de l'artiste belge, sommité de la peinture contemporaine, pour l'allusion et la suggestion, proposant ici une "mise en abyme" du geste de peinture.

La quatrième est la reproduction d'une oeuvre perdue, peinte par l'artiste dans les années 1990, "The Orphan", représentant l'arrière d'une tête de poupée.

Réalisées en dix jours, sur place, avec une peinture acrylique qui se dégrade dans le temps, ces oeuvres sont temporaires et seront vraisemblablement repeintes et rendues aux collections du Louvre au terme d'une année, en mai 2025.

"La beauté est dans l'élan", affirme Luc Tuymans, qui revendique ce choix de l'art éphémère, fruit d'une réflexion sur le temps.

Ses peintures recouvrent les hauts murs de la rotonde Valentin, un carrefour à la jonction entre l'aile Sully et l'aile Richelieu du musée, qui a longtemps abrité les "Saisons" de Nicolas Poussin, avant de recevoir en 2015 quatre tableaux de Valentin de Boulogne, désormais exposées dans une salle adjacente.

Pour Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains auprès de la présidente-directrice du Louvre Laurence des Cars, ce travail marque un "retour de l'acte de peindre" au sein du musée.

Rien n'y a été peint depuis "très, très longtemps", la plupart des décors conçus depuis le 19e siècle l'ayant été dans des ateliers hors du musée avant d'y être installés.