Hassan el-Shark, lors de son exposition à la galerie Cleg, l’an dernier.
Enfant d'une famille de bouchers, Hassan el-Shark a refusé de suivre les traces de ses parents. Alors, il est devenu peintre. Né en 1949 à Zawiyet Sultan, un village du gouvernorat de Minya (centre de l'Egypte), il a commencé à dessiner sur les épaisses feuilles de papier utilisées pour l'emballage de la viande. Plus tard, il a rejoint l'Atelier du Caire et a fréquenté le monde des beaux-arts. Mais il a décidé de continuer à vivre dans son village natal, sa principale source d'inspiration.
Depuis la fenêtre de sa maison, il surplombait le cimetière du village, avec ses tombes surmontées de dômes. L’artiste autodidacte reprenait dans ses dessins aux colorations multiples certains mythes non sans rappeler ceux gravés sur les murs de la nécropole pharaonique.
Il recourait au pointillisme, usant de pigmentations colorées et de motifs en miniature répétitifs. Son travail était riche en ornementations, issues de motifs populaires, pharaoniques, coptes, islamiques et ruraux, mais aussi du monde héroïque de La Geste hilalienne (récit épique de Béni Hilal).
« Les contes de ma grand-mère aiguisaient mon imagination d’enfant. A un âge plus mûr, j’aimais beaucoup écouter la radio, suivant surtout les plus beaux contes narrés par Zakariya Al-Higawi et les extraits des Mille et une nuits qu’on diffusait », avait-il déclaré à Al-Ahram Hebdo, à l’occasion de l’une de ses dernières expositions, tenue à la galerie Cleg en novembre 2021. De bout en bout, il a fini par créer sa propre légende.
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