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Vivat l’amour

May Sélim, Dimanche, 30 avril 2017

Le spectacle Leïla, mis en scène par Hani Afifi, est une tentative de faire revivre la comédie musicale, un genre peu visité en Egypte.

Vivat l’amour
Le balcon fleuri de la bien-aimée.

L’idée d’assister en direct à un show musical égyptien peut quand même encourager les spectateurs à faire tout le trajet jusqu’au Nouveau Caire, précisément jusqu’au Cairo Festival City, situé à Al-Tagammoe Al-Khamès. La Compagnie du théâtre musical égyptien y donne son premier spectacle du genre, Leïla, mis en scène par Hani Afifi. On y chante l’amour à travers une histoire simple.

Leïla est une jeune fille amoureuse de son voisin Karim. Leur idylle ronge les coeurs de leurs ennemis. Ces derniers ont recours à la magie noire, à de divers stratagèmes, afin de les séparer. Mais à la fin, l’amour sortira vainqueur et le couple se jurera fidélité, tant bien que mal.

« Les spectacles musicaux ont disparu, depuis fort longtemps en Egypte, à défaut de financement. De telles productions ne sont réalisables que par les efforts d’un aventurier prêt à sacrifier le profit immédiat. Ceci nécessite un travail de longue haleine », souligne le metteur en scène Hani Afifi, qui dirige sur les planches une équipe de plus de cent comédiens et figurants, ajoutant : « Le compositeur, parolier, musicien et producteur Ibrahim Maurice a voulu tenter sa chance et franchir le pas de la production musicale. Depuis cinq ans, il s’est mis à rédiger son texte lyrique et en faire la composition ».

Maurice a fondé la Compagnie du théâtre musical égyptien en 2016, s’inspirant notamment des oeuvres de Sayed Darwich, tout en profitant des nouvelles techniques acoustiques et visuelles. Bref, il rêvait de créer des shows éblouissants au Broadway. Au bout de six mois de répétitions, Leïla a vu le jour.

Dès le prélude, il parvient à capter l’attention. Il débute l’histoire par une musique mélodieuse, ensuite l’orchestre symphonique Al-Nil, présent dans le fossé, propage une ambiance de gaieté, afin d’introduire les personnages du spectacle.

Les voix suaves des jeunes chanteurs sélectionnés pour camper les différents rôles témoignent d’une belle expérience professionnelle. Le chant prend souvent le dessus. Car la plupart des interprètes sont des chanteurs à la base. Ils ne sont pas de grandes vedettes, mais essentiellement parmi les membres des troupes Fabrica, Cinémania, Ayamna Al-Hélwa et d’autres. Certains, diplômés du centre Ibdaa (créativité), ont bien maintenu l’équilibre entre le jeu et le chant. En gros, la polyphonie des voix et la bonne orchestralisation, dirigée par le maestro Mohamad Saad Pacha, laissent promettre une oeuvre musicale bien mise en valeur.

La ville féerique
S’ajoutent à ceci le décor et l’éclairage magnifiques de Hazem Chebl. Ce dernier a recours à la projection vidéo, pour mettre en valeur le va-et-vient des vagues, dans une ville au bord de la mer. Il a créé un décor à plusieurs niveaux. Du coup, on se déplace entre le balcon fleuri de la bien-aimée, les fenêtres au deuxième étage des voisins, la cabane de la sorcière, etc. Et l’éclairage accentue cette ambiance de conte de fées. Chebl réussit à mettre en évidence l’image de la ville d’aujourd’hui, tout en gardant un air féerique.

Malgré tous ces ingrédients qui peuvent garantir un bon spectacle, le réalisateur veut aller encore plus loin. « Leïla est notre première expérience musicale. Notre équipe est encore à ses débuts. On apprend au fur et à mesure et certes les représentations qui suivront seront mieux maîtrisées », conclut Afifi.

Jusqu’au 21 mai, tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, à 20h au théâtre The Marquee, Cairo Festival City, Al-Tagammoe Al-Khamès.

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