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Cinéma: Les yeux grand ouverts sur l’Afrique

Yasser Moheb, Mardi, 12 mars 2013

Une soixantaine de films représentant 25 pays participent à la 2e édition du Festival africain de Louqsor, dont le premier but est de rapprocher plus l’Egypte de ce continent sur le plan culturel.

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Le coeur du cinéma africain bat à Louqsor, cette ville monumentale qui témoigne de la 2e édition du Festival du cinéma africain, du 18 au 24 mars courant. Toutefois, le pari est grand. Il consiste à tenir une nouvelle édition du festival dans un climat pas très brillant.

« C’est une édition spéciale qui se tiendra dans des circonstances spéciales, de quoi imprégner le festival de quelque chose d’extraordinaire, en regroupant les cinéastes et les cinéphiles africains parmi les intellectuels de notre continent. Ils ont quand même leur mot à dire sur la situation actuelle », a annoncé la direction du festival, lors de la conférence de presse tenue quelques jours avant la cérémonie d’ouverture.

La manifestation commencera lundi prochain devant le Musée de Karnak, l’un des prestigieux monuments de la ville, avec plusieurs spectacles où les citoyens s’approcheront des stars et des festivaliers. D’ailleurs, le film Sorcière de guerre de Kim Nguyen a été choisi pour l’ouverture de cette cuvée africaine. Primé dans plusieurs festivals internationaux, ce long métrage jette la lumière sur le destin des enfants soldats africains.

Sur les 320 oeuvres reçues par les organisateurs, une vingtaine de films seront projetées. Dans la section des longs métrages, 18 films de 17 pays quêteront le prix du Nil pour les longs métrages, la récompense reine du festival. Lors de la dernière édition, en 2012, ce trophée avait été décroché par le film camerounais Soul Boy (l’enfant des âmes), de la réalisatrice ghano-kényanne, Hawa Essuman. On y retrouve représentés entre autres, le Soudan, le Mali, l’Ouganda, l’Algérie, le Maroc, le Burkina Faso et bien sûr l’Egypte.

Pour cette prestigieuse catégorie, le jury sera présidé par Souleymane Cissé (Mali), Mohsen Ahmad (Egypte), Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe) et Moufida Tlatli (Tunisie), alors que le jury des courts métrages sera composé du réalisateur et comédien Sylvester Amoussou (Bénin), des critiques cinématographiques Peter Rorwik (Afrique du Sud), Oumy Ndour (Sénégal) ainsi que de la réalisatrice égyptienne Kamla Abou-Zikri et du chef décorateur égyptien Fawzi Al-Awamri. Une panoplie de spécialistes pour un événement important pour les fans du 7e art africain.

Tapis rouge pour le Mali

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Sorcière de guerre.
Succédant au Maroc l’année dernière, le Mali est l’invité du festival lors de cette 2e édition. Avec Sissoko à la tête du jury, le festival rend hommage cette année au fameux réalisateur malien, Souleymane Cissé, Palme d’or du Festival de Cannes 1978, en projetant ses deux films Baara et Yeelen.

D’autres films maliens dans cette cuvée 2013 ? Certes. Guimba de cheikh Oumar Sissoko en compétition officielle, en plus de Chasseurs du sable d’André Samotti Deriara, Etranger de la réalisatrice Marième Fasbandre et Studio Malek de Youssef Cissé.

Pour leur part, les pays maghrébins seront représentés avec force cette année, à travers 4 films algériens, dont Yemma de Djamila Sahraoui, récompensé du prix de la meilleure réalisation lors du 9e Festival international du film de Dubaï, en décembre dernier, en plus de Indignados du réalisateur franco-algérien Tony Gatlif, dans la sélection officielle. Alors que dans la catégorie des courts métrages, on retrouve Mollement, un samedi matin de Sofia Djama, ainsi que le documentaire J’ai habité l’absence deux fois de Drifa Mezenner, 1er prix du Festival international du film amateur à Klibia en Tunisie.

Quant au Maroc, il sera représenté par le long métrage Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch, applaudi par la critique internationale lors du dernier Festival de Cannes 2012.

En plus de ses deux compétitions : longs et courts métrages, le festival vient d’ajouter cette année une troisième pour les films sur la liberté et les droits de l’homme, dont le prix portera le nom d’Al-Husseini Abou-Daïf, jeune photojournaliste assassiné alors qu’il faisait son travail devant le palais présidentiel, Al-Ittihadiya. Des films de 7 pays seront en lice pour le prix de cette section, dont le jury renferme trois journalistes-critiques.

« Cette édition rend hommage à la comédienne Yousra, à la réalisatrice égyptienne de dessins animés Cheweikar Khalifa, au critique Samir Farid et aux metteurs en scène, le Malien Souleymane Cissé et le Nigérian Moustapha Al-Hassan. Une table ronde sera organisée aussi pour les producteurs africains dans le but de mettre en place un réseau de professionnels, outre un atelier dédié à la production des courts métrages », souligne Sayed Fouad. Des activités artistiques à ne pas rater.

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