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Maher Daoud : La salle d’exposition d’Al-Ahram ne doit jamais fermer ses portes

Névine Lameï, Lundi, 25 avril 2016

3 questions à Maher Daoud, professeur aux beaux-arts de Zamalek, commissaire de l’exposition et responsable de la collection d’arts plastiques d’Al-Ahram.

Al-Ahram Hebdo : Qu’est-ce qui caractérise, d’après vous, l’exposition en cours ?
Maher Daoud : La Mémoire d’Al-Ahram est la première exposition du genre, car elle révèle des oeuvres rarement montrées jusqu’ici, une sélection parmi les 850 pièces de la collection privées du groupe de presse. Les 165 oeuvres choisies ont été restaurées, dont notamment les extraits de La Description de l’Egypte. Il en sera de même pour le reste des oeuvres qui seront restaurées et exposées au fur et à mesure. Nous comptons, en effet, orga­niser une exposition annuelle, toujours dans cette même salle d’exposition, dans les locaux d’Al-Ahram. Puis, une fois l’ensemble de la collection restaurée, nous espérons installer un musée, au sein d’Al-Ahram, afin de montrer toutes les oeuvres de façon permanente.

— Quelle serait donc votre prochaine pro­grammation ?
— Je vois que cette salle d’exposition ne doit jamais fermer ses portes. Nous pouvons y tenir une exposition collective mensuelle, regroupant des artistes locaux, arabes ou occidentaux. Le prochain événement est donc prévu en mai, avec la participa­tion de plusieurs artistes arabes et suisses. Les noms sont encore à déterminer. Et en marge de l’exposi­tion en cours, nous accueillons le 28 avril, à19h, pour la cérémonie de clôture, l’artiste japonaise Nobuho Nagasawa, professeur d’art à l’Université Stony Brook. Elle parlera à la salle de conférence Naguib Mahfouz, juste au-dessus de la galerie d’art, de sa participation à la biennale internationale du Livre d’Artiste, qui se déroule actuellement à la Bibliothèque d’Alexandrie. De même, avec le concours du Centre culturel hongrois, nous allons projeter plusieurs films d’animation, lauréats de prix internationaux, durant les derniers jours de La Mémoire d’Al-Ahram.

— Les 24 pages restaurées, tirées de La Description de l’Egypte, constituent le joyau de l’exposition en cours. Comment ont-elles été restaurées ?
— Pour le vernissage, nous avons invité des spé­cialistes de l’IFAO, dont Nicolas Michel, directeur des études arabes à l’IFAO, afin de donner des détails sur ces 24 dessins originaux sur papier. Les travaux de restauration étaient dirigés par une équipe de spécialistes de la faculté des beaux-arts, section restauration archéologique, avec à sa tête le professeur Hussein Mohamad Ali qui a déjà res­tauré la statue colossale de Ramsès, autrefois placée devant la gare centrale du Caire. Les pages de des­sins exposées montrent le port de Minya, celui d’Alexandrie, une perspective des portes cairotes : Bab Al-Nasr et Bab Al-Fotouh, la mosquée du Sultan Hassan, les temples de Philae, des scènes de Thèbes, de Dendara, les ruines d’Abydus, d’Ach­mouneyn, etc..

Une galerie de portraits
Les portraits de quelques figures de proue de la vie intellectuelle du siècle dernier se côtoient au rez-de-chaussée d’Al-Ahram. Ils sont peints par des maîtres incontestés de l’art du portrait comme Sabri Ragheb, Zaki Naguib Mahmoud, Ahmad Bahaeddine et Tewfiq Al-Hakim, entre autres. Mohamad Hussein Heykal, Youssef Idriss, Daoud Barakat, Khalil Motrane, eux, ont été éternisés par la plume de Salah Taher dans les années 1960, et leurs portraits à l’huile font partie égale­ment de la collection d’Al-Ahram. Leurs regards contemplatifs illus­trent leur espoir d’un monde meilleur. Ce sont eux qui ont bercé nos rêves et ceux de l’Egypte depuis belle lurette. On pouvait croiser plusieurs d’entre eux dans les cou­loirs du journal pendant de longues années

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