
300 000 doses du vaccin contre le coronavirus Sinopharm sont arrivées de Chine le 23 février dernier.
C’est une nouvelle étape de la campagne de vaccination contre le coronavirus, qui a commencé dimanche en Egypte, avec l’inscription des citoyens souhaitant réserver des doses sur un site Internet créé à cet effet par le ministère de la Santé. Selon la ministre, Hala Zayed, la priorité sera accordée pour cette phase aux personnes âgées et aux personnes souffrant de maladies chroniques, notamment le cancer et l’insuffisance rénale. « La priorité de la vaccination sera décidée par un logiciel en fonction des données sur la gravité des maladies chroniques, ainsi que l’âge des candidats, sans aucune intervention humaine », a déclaré Zayed.
Après l’inscription, les personnes recevront un SMS indiquant l’heure et le lieu de vaccination. Une quarantaine de sites de vaccination ont été répartis sur les 27 gouvernorats, a précisé la ministre, soulignant que le ministère suivrait l’état de santé des citoyens vaccinés.
L’Egypte avait commencé sa campagne de vaccination avec Sinopharm fin janvier en vaccinant le personnel médical des hôpitaux de quarantaine. Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, la ministre a souligné qu’aucun effet secondaire inattendu n’avait été enregistré à ce jour chez les médecins et autres professionnels de la santé qui ont reçu le vaccin. Le porte-parole du ministère, Khaled Megahed, a expliqué de son côté que le vaccin chinois était efficace à 86 % pour prévenir l’infection au Covid-19 et à 100 % dans la prévention des symptômes moyens et sévères.
Le vaccin a été offert gratuitement au personnel médical, alors que son prix a été fixé à environ 200 livres pour le grand public. Dans une interview télévisée, la ministre a justifié la non-gratuité du vaccin par le souci d’assurer la « disponibilité durable » des vaccins, « car on ne sait toujours pas si une vaccination annuelle sera nécessaire ». Le vaccin à deux doses sera quand même offert gratuitement aux personnes les plus démunies. Le site Web d’inscription est lié au programme de protection sociale nommé Takafol wa Karama (solidarité et dignité) pour s’assurer que les nécessiteux ont accès au vaccin.
La première semaine de mars verra le début du programme de vaccination des citoyens enregistrés, selon le ministère de la Santé. La réservation est également disponible dans les hôpitaux, pas uniquement en ligne.
Diversification des sources
Le 23 février, l’Egypte a reçu 300 000 doses du vaccin contre le coronavirus développé par le laboratoire public chinois Sinopharm. Un premier lot de 50 000 doses de ce même vaccin a atterri au Caire en décembre dernier, offert par les Emirats arabes unis. L’Egypte a également reçu 50 000 doses du vaccin anglo-suédois AstraZeneca en janvier dernier.
Dans ce cadre de diversification des sources de vaccins contre le coronavirus, l’Autorité égyptienne des médicaments a annoncé le 24 février avoir homologué le vaccin russe Spoutnik V. Selon un communiqué diffusé sur sa page Facebook, l’Autorité des médicaments a affirmé avoir « donné l’autorisation urgente pour l’utilisation des deux vaccins : le Spoutnik V et l’AstraZeneca importé de Corée du Sud ». Ils viennent s’ajouter aux deux vaccins déjà autorisés auparavant: le chinois Sinopharm et AstraZeneca du groupe anglo-suédois produit en Inde. La ministre de la Santé a assuré qu’au cours de 2021, l’Egypte devrait recevoir un total de 40 millions de doses de vaccin via l’Alliance globale pour les vaccins (GAVI), un programme international visant à garantir l’égalité d’accès aux vaccins.
L’Egypte vise à s’assurer 100 millions de doses pour vacciner 50 millions de personnes, selon les déclarations de la ministre de la Santé. Le pays a officiellement enregistré plus de 181000 cas du Covid-19 depuis la propagation de la pandémie, dont plus de 10500 décès. Ce taux d’infection est largement inférieur au chiffre réel des contaminations, selon des responsables du secteur de la santé, en raison du taux relativement faible de tests effectués dans les hôpitaux publics et de l’exclusion des résultats de tests privés.
Selon une étude de l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS) menée entre le 14 octobre et le 29 décembre derniers et rendu publique cette semaine, la deuxième vague de coronavirus en Egypte aura été plus dangereuse que la première du fait qu’elle a commencé avec l’hiver et à cause du « non-respect des mesures de précaution ».
Le nombre moyen d’infections quotidiennes était de 598 entre le 22 novembre, jour du début de la deuxième vague, et le 29 décembre, date de fin de l’étude. Au cours de la première vague, la moyenne des infections quotidiennes était de 429 .
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